La deuxième couvée de 1000 jeunes entrepreneurs africains retenus dans le programme de la Fondation Tony Elumelu a reçu son soutien financier et surtout a été gonflé à bloc, à Lagos, vendredi et samedi derniers, au cours d’un forum, pour relever le défi du développement de l’Afrique.

Lagos, la grouillante capitale du Nigéria, a accueilli, du 28 au 29 octobre, la 2e édition du Forum entrepreneurial annuel de la Fondation Tony Elumelu (The Tony Elumelu foundation entrepreneurship programme ou Teep en anglais). Au cours de ces deux jours, la Nigerian Law of School est devenue une sorte de laboratoire sur l’avenir de l’entreprenariat jeune en Afrique. En 2015, lors de la 1ère édition, ils étaient plus de 20.000 jeunes chefs de Petites et moyennes entreprises (Pme) à postuler. Pour cette édition, le nombre de candidats a doublé, passant à plus de 45.000, en provenance de 54 pays africains. Après un rigoureux processus de sélection, 1.000 ont été retenus pour participer au forum, après avoir suivi au préalable une formation innovante en ligne de 12 semaines. Ce forum est «une plateforme unique pour les entrepreneurs africains leur permettant de forger des relations et des partenariats d’affaire», a expliqué Mme Parminder VirObe, directrice générale de la Fondation Tony Elumelu. «Nous créons un écosystème favorable à l’innovation et à la collaboration à une échelle que peu croyaient possible », a-t-elle ajouté.

Un premier financement de 5.000 dollars
Pour chacun de ces jeunes, âgés de 18 à 45 ans, aller à Lagos, rencontrer M. Elumelu, c’est être sûr de repartir avec un premier financement de 5.000 dollars (près de trois millions de FCfa) pour concrétiser son projet, tout en bénéficiant d’un mentorat.

Et c’est tout heureux que les entrepreneurs ont vécu, ces deux jours, dans une ambiance électrique, un décor coloré aux couleurs et logos de la Fondation Tony Elumelu, avec surtout la fierté d’appartenir à un continent et la ferme volonté de transformer l’avenir de celui-ci dans leurs domaines respectifs. Ils proviennent de divers secteurs dont l’agriculture (26,6 %), la mode, les Tic, les services financiers, etc.

Disciplinés et réceptifs, prêts à laisser exploser leur joie par des applaudissements soutenus, ils ont échangé sur les réalités de l’entreprenariat en Afrique, écouté les conseils de leurs aînés pour espérer trouver demain une solide « place au soleil », dans un environnement caractérisé par la précarité des Pme et surtout le difficile accès au financement. Les différents intervenants tel un leitmotiv, leur ressassent que l’avenir du continent est entre leurs mains. « Vous devez faire que l’Afrique soit un continent respecté partout dans le monde », a lancé Tony Elumelu, leur philanthrope à qui ils ont réservé un standing ovation retentissant dès son entrée dans l’amphithéâtre. Avec les nouvelles technologies, leur a fait comprendre Lionel Zinsou du Bénin, « vous allez réussir cent fois plus vite ». « L’Afrique croit en vous », a-t-il ajouté, à l’endroit de son jeune public. Le président Koroma de Sierra-Léone les invite à être « créatifs », là où Olusegun Obasanjo les appelle à générer, dans leurs rangs, « un futur Tony Elumelu ».

« Faire respecter l’Afrique »
Certains de leurs aînés qui ont bénéficié du programme, l’année dernière, à les entendre raconter leur évolution, semblent être déjà de solides pousses prometteuses. Le Gambien Momar Taal, qui a obtenu, en 2015, un appui du programme de la Fondation Tony Elumelu, a réussi avec 25.000 dollars, à fructifier ses activités dans la transformation de mangue. C’est avec fierté qu’il a narré son expérience à ses cadets, comme pour leur dire qu’il leur est permis, à leur tour, de concrétiser leur rêve. Docteur Awele Elumelu, épouse de Tony et chef d’entreprise aussi, a galvanisé les femmes entrepreneures, leur rappelant qu’elles doivent trouver le juste milieu entre leurs ambitions et leur vie de famille. Les jeunes ont bénéficié des conseils d’un gotha de personnalités dont le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma, l’ancien président du Nigéria Olusegun Obasanjo, l’ex-Premier ministre du Bénin Lionel Zinsou, de Tony Elumelu, du directeur général du groupe Uba, Kennedy Uzoka, de Folorunsho Alakija, une milliardaire nigériane qui a fait fortune dans le pétrole, etc. L’Afrique francophone à la traîne
Encore en 2016, l’Afrique anglophone a ravi la vedette à la partie francophone du continent, en réussissant à placer plus de chefs d’entreprise. Est-elle plus entrepreneuriale ? Un argument que refuse de créditer Tony Elumelu, par ailleurs patron du groupe bancaire United Bank for Africa (Uba). Lors de l’édition de 2015, les choses n’étaient pas très différentes. « A travers ce programme, notre objectif est d’autonomiser les récipiendaires plutôt que de créer une dépendance vis-à-vis de nous », a ajouté le milliardaire nigérian. En appuyant les jeunes entrepreneurs, il espère transformer chacun d’eux en locomotive de la croissance économique pour changer le visage de l’Afrique.

100 millions de dollars pour générer un million d’emplois
Dans le but de soutenir les jeunes entrepreneurs africains, le milliardaire nigérian Tony Elumelu leur consacre une enveloppe consistante de 100 millions de dollars sur une période de dix ans. Ce projet lancé, en décembre 2014, cible, au total, 10.000 entrepreneurs du continent et la création d’un million de nouveaux emplois afin de contribuer au produit intérieur brut de l’Afrique, à hauteur de 10 milliards de dollars. Ce programme, première initiative du genre sur le continent, qui concerne tous les pays d’Afrique, vise à renforcer la génération de jeunes entrepreneurs. « Le gouvernement, à lui seul, ne peut pas créer des emplois. Le secteur privé à un rôle à jouer », a déclaré Tony Elumelu, cité dans un document.

Six Sénégalais parmi les bénéficiaires du programme
Sur 1.000 jeunes, le Sénégal, avec 6 entrepreneurs et la Côte d’Ivoire, font encore partie des rares pays d’Afrique francophone à présenter plusieurs personnes à ce forum, présenté par Tony Elumelu comme « le cœur du programme d’entreprenariat » de sa fondation. Parmi les 6 Sénégalais retenus, Housseynatou Diallo (transformation des fruits locaux), Edoudji So (micro-jardinage) et Belinda Chamake (confection) arborent fièrement le drapeau vert-jaune-rouge frappé de l’étoile verte au milieu.

18 Ivoiriens ont répondu à l’appel de la fondation. Le Cameroun, pays bilingue (français et anglais) s’en sort avec 5 représentants. Le Burundi fait mieux avec 8 jeunes entrepreneurs.

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CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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