En 2030, la population de l’Afrique subsaharienne comptera 2,8 milliards d’habitants. La proportion des individus en âge de travailler (15 à 64 ans) sera supérieure à l’ensemble des régions du monde combinée. En 2050, 84 % de la population subsaharienne sera urbaine. Pour accompagner ce développement, le secteur du transport représente un facteur accélérateur ou un frein à la croissance. Transporter un conteneur de Kampala en Ouganda à Mombasa au Kenya, par exemple, coûte deux fois plus cher et prend deux fois plus de temps que le transport de Londres à Mombasa. En 2013, la densité du réseau routier en Afrique était la moins élevée au monde (7 km pour 100 km2). Face à ce retard qui entrave le développement, de plus en plus de projets sont initiés, notamment en Afrique Centrale. Cette région du continent présente, en effet, le taux de bitumage le plus bas. Le secteur « Transport » en Afrique est-il en pleine mutation ?

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Vers une modernisation des transports ?

La stratégie de développement du réseau routier mise en place par les gouvernements africains repose sur un schéma multimodal. À l’instar du réseau routier, le transport ferroviaire, héritage de l’époque coloniale, mobilise la plupart des investissements. Longtemps laissé à l’abandon, notamment par manque de rentabilité, de nouveaux projets de réhabilitation et de construction de nouvelles lignes ferroviaires sont lancés. Ces derniers visant à désenclaver quelques ports et certaines zones.

 

La remise en service de la ligne ferroviaire Dakar-Bamako doit constituer un moteur pour relancer les échanges avec le Mali. Grâce à l’ensemble de ces travaux, le tonnage de marchandises transportées doit être multiplié par cinq.

 

Les infrastructures portuaires, à l’aide d’opérateurs internationaux comme l’entreprise danoise APMT se modernisent peu à peu. Leur objectif ? Répondre aux prévisions de la Banque Africaine de Développement qui souhaite que l’activité portuaire s’élève à 2 milliards de tonnes en 2040. Actuellement, celle-ci s’élève à 265 millions. La construction d’un second terminal à conteneurs à Abidjan, en Côte d’Ivoire illustre cette modernisation.

À contrario, le transport aérien présente un retard. Il ne représente que 2,4 % du trafic mondial de passagers. Néanmoins, ce secteur doit être multiplié par cinq d’ici à 2040. Des efforts significatifs de modernisation doivent être effectués pour y parvenir.

Les compagnies aériennes africaines constituent aujourd’hui la moitié des compagnies apparaissant dans la « liste noire » de la Commission Européenne.

Le dynamisme du transport maritime

L’activité portuaire africaine doit s’élever à 2 milliards de tonnes en 2040. L’Afrique de l’Ouest abrite des installations portuaires qui connaissent une modernisation continue depuis la fin de l’époque coloniale. L’Afrique de l’Est a développé ses ports notamment celui de Djibouti en charge des exportations vers l’Arabie Saoudite, l’Égypte et l’Inde. Le port de Dar-Es-Salaam en Tanzanie réalise de nombreuses importations d’Inde et de Chine.

Face à la demande exponentielle de la Chine à l’accroissement des échanges sud-sud, le transport maritime africain connaît une embellie.

Les volumes transportés en Afrique doivent être multipliés par 6 voire 8 pour permettre de desservir les pays privés ne disposant d’aucun débouché maritime, un grand nombre d’entre eux comptent, en effet, sur leurs voisins possédant une façade maritime.

Le développement du transport aérien à cristalliser

Le transport aérien pèse peu. Son potentiel est, par conséquent, important. Durant la prochaine décennie, la croissance du trafic aérien doit s’établir à +6,2% par an. Puis à +4,9% pendant les dix années suivantes et 5,5% pour la décennie d’après.

Ce secteur se caractérise par deux tendances : des flux de trafic de plus en plus importants entre l’Afrique et le reste du monde qui suscitent la convoitise de grandes compagnies aériennes telles que Turkish Airlines et les dessertes intra-africaines obsolètes, très onéreuses, assurées par des compagnies africaines aux flottes microscopiques. De plus, leur rentabilité est inexistante. Néanmoins Ethiopian Airlines se démarque des autres compagnies africaines. En effet, ce transporteur aérien fait partie des 100 compagnies mondiales réputées être les plus sûres. Forte d’une flotte composée de plus de 79 avions, la compagnie dessert 95 destinations internationales et africaines. Ethiopian Airlines ambitionne de se positionner comme leader en Afrique dans le domaine de transport de passagers d’ici 2020.

 

La croissance du trafic oblige quelques États à augmenter leurs capacités de transport et à moderniser leurs infrastructures. Il s’agit par exemple du Sénégal qui réalise actuellement l’extension de l’aéroport international Blaise-Diagne (AIBD) à Dakar.

Le transport ferroviaire : un enjeu stratégique pour l’industrialisation des zones rurales

Le réseau ferroviaire africain est obsolète. Il doit donc se déployer. Ses avantages comparatifs n’apparaissent que dans le transport des pondéreux et des produits non périssables en comparaison avec le transport routier.

Une quinzaine de pays ne possèdent pas de voies ferrées. Le potentiel d’échanges commerciaux interrégionaux et interétatiques est par conséquent très réduit. Le réseau actuel se caractérise par son mauvais état.

Le Congo développe de plus en plus de projets pour, à termes, se transformer en point de passage incontournable pour toute l’Afrique centrale. En Afrique de l’Ouest, de nouveaux projets émergent.

La région abrite les travaux de réhabilitation de la ligne ferroviaire entre Abidjan et Ouagadougou. Ces derniers ont débuté en septembre 2015.

Le transport routier : pour un développement du transport multimodal

Le transport routier constitue un des plus grands avoirs de l’Afrique subsaharienne. Le coût du transport en Afrique est néanmoins le plus cher au monde.

Depuis la fin de l’époque coloniale, le maintien des tracés routiers de cette période se complète par un vaste programme de construction de routes dites transafricaines.

Le leader sud-africain présentant le réseau routier le plus grand, après celui de l’Afrique du Sud, est le Kenya qui abrite 14% des routes goudronnées. Les principales routes du réseau africain disposent d’une longueur totale de 31 423 km et de 45 832 km de voies de raccordement. Cela représente environ 90 % des transports de passagers et de marchandises.

 

Vers quel type de solutions doit s’orienter l’Afrique ?

À l’instar des Télécoms, le secteur du transport se doit de réinventer la mobilité urbaine. La mutation que doit connaître l’Afrique repose sur l’utilisation des technologies numériques et celles mobiles. Cette réalité bouleversa inévitablement les business models adoptés actuellement par les entreprises de transport traditionnelles.

 

Il s’agit là d’un véritable défi que doit relever l’Afrique. Face à des cadres réglementaires plus souples que ceux appliqués à l’étranger et aux systèmes de paiement via mobile en pleine expansion, il est indéniable que les habitudes de transport peuvent évoluées. Les nouveaux acteurs numériques sont en bonne position pour développer des offres de transport local et repenser la mobilité des voyageurs et des marchandises.

 

Aujourd’hui, le secteur du transport connaît une dynamique d’intégration et d’interconnexion des territoires.

De nombreuses opportunités s’offrent aux entreprises de promouvoir la qualité de leur travail et de leur gestion des projets. Il est en effet nécessaire d’accompagner l’émergence africaine et le développement de sa population.


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CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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