C’est un vibrant appel à la jeunesse que le patron de la Banque africaine de développement (Bad), Akinwumi Ayodeji Adesina, a lancé hier à Abidjan à l’ouverture de la conférence ministérielle d’Afrique de l’Ouest sur” Des emplois pour la jeunesse en Afrique” (Jobs for Youth in Africa). Des emplois notamment dans les secteurs agricole et agro-industriel.

D’ici 2050, l’Afrique, avec ses 2 milliards de personnes, sera le continent le plus jeune du monde, a-t-il rappelé, cette population jeune devant passer des 480 millions actuellement à 840 millions. Il faut donc des emplois et des emplois de demain pour éviter les défis économiques, sociaux, politiques, sécuritaires, mais aussi pour que ces jeunes, nombreux, paient des impôts, par exemple, et contribuent au dynamisme du continent.

Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. “Sur les 13 millions de jeunes qui arrivent sur le marché du travail chaque année, seulement 3 millions trouvent un emploi. Seulement 33% des jeunes ont un emploi salarié, le reste étant sous-employé ou dans des emplois précaires. Pour faire simple : l’Afrique a une crise de l’emploi“, constate le président de la BAD.

L’Afrique doit se positionner pour former les jeunes à la 4ème révolution industrielle de demain qui sera celle du numérique, des sciences de la matière, des biotechnologies, de l’intelligence artificielle, d’Internet, de la robotique. “Les industries du futur relieront des gens avec des machines et non des gens entre eux“, a souligné Akinwumi Adesina.

Or, les universités africaines aujourd’hui ne forment pas à ces domaines. Quelque 70% des inscriptions en 3ème cycle sont dans les sciences humaines et moins de 2% dans l’ingénierie. “Nous formons nos jeunes essentiellement à des emplois d’hier, non à des emplois d’avenir“, déplore-t-il.

Les futurs millionnaires d’Afrique viendront de l’agriculture

Et l’agriculture est une des sources majeures, sinon la première, pour créer les emplois de demain. “Nous devons faire de l’agriculture quelque chose d’excitant pour les jeunes“, a déclaré l’ancien ministre de l’Agriculture du Nigeria. “C’est pourquoi l’agriculture doit être traitée comme un business et non un mode de vie.”

Selon les projections, en 2030, la valeur de l’industrie alimentaire et agro-industrielle en Afrique sera de $ 1 trillion et, par conséquent, “il ne fait aucun doute que des jeunes entrepreneurs de l’agribusiness nourriront l’Afrique“, prédit Akinwumi Adesina . “Je crois que les futurs millionnaires d’Afrique viendront de l’agriculture, et non de l’industrie du pétrole et du gaz. L’agriculture sera le nouveau pétrole de l’Afrique.

Et la Bad s’attelle à soutenir ces “jeunes entrepreneurs [qui] émergent partout en Afrique“.  Dans le secteur agricole, précisément, l’initiative ENABLE (Empowering Novel Agri-Business Led Initiative) doit permettre à des jeunes de 18 à 35 ans à créer des agribusiness. Par ailleurs, la Bad a accordé un soutien de $ 40 millions à l’ICT Center of Excellence à Kigali, entreprise conjointe entre le Kigali Institute of Science and Technology et l’Université Carnegie Mellon en Pennsylvanie, aux Etats-Unis, pour former la nouvelle génération d’experts informaticiens. Quelque 7 500 start-ups ont été formés et 6 300 financés dans le cadre du Skills Employability and Entrepreneurship Program à Kigali.

A travers l’initiative “Jobs for Youth in Africa”, la Bad a pour ambition de susciter la création de 25 millions d’emplois et entend lever $ 3 milliards pour soutenir les jeunes entrepreneurs. En partenariat avec la Banque européenne d’investissement (BEI), elle va lancer le Boost Africa Initiative dotée de € 80 millions pour soutenir 2000 jeunes entrepreneurs.

Les jeunes vont devenir des créateurs d’emplois et non des chercheurs d’emploi“, appelle de ses vœux le président de la Bad.

 

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CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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