Malgré de nombreuses tentatives, la diaspora africaine considérée comme la sixième région d’Afrique n’est jamais parvenue à siéger en tant que membre à part entière au sein de l’union africaine. Quels sont les freins qui expliquent ce constat ? Existe-t-il des disparités entre les 6 régions du continent africain ? Nous vous proposons de découvrir un bref état des lieux de chacune des régions africaines.

L’Afrique de l’Ouest en chiffres

Composée de 16 pays, l’Afrique de l’Ouest présente néanmoins de fortes disparités en fonction des pays. Le Nigéria dont le budget avoisine les 13 311 milliards de FCFA (20,3 milliards d’euros) se positionne comme leader dans cette région.

 

Le Ghana et la Côte d’Ivoire suivent le Nigéria au classement. Leurs budgets respectifs s’élèvent à 6 553 milliards FCFA (10 milliards d’euros pour le Ghana) et 5 014 milliards FCFA (7.6 milliards d’euros pour la Côte d’Ivoire).

 

Globalement le budget moyen des pays d’Afrique de l’Ouest s’élève à 2 505 milliards FCFA (22 milliards €). Au-delà des 3 pays cités plus haut, le Sénégal est le seul pays dont le budget (2 869 milliards FCFA) est supérieur à la moyenne.

 

Les pays dont les budgets en valeur sont les plus faibles sont : le Libéria, le Cap Vert, la Sierra Leone, la Gambie ainsi que la Guinée-Bissau. Ces derniers se situent entre 120 et 401 milliards de FCFA.

 

Le ratio budget / population positionne le Cap Vert (dont la population est inférieure à 500 000 habitants) en tête avec un budget par habitant de 675 000 FCFA (environ 1 000 €). Ce pays se place bien au-delà du budget moyen par habitant au sein de l’Afrique de l’Ouest. Celui-ci s’élevant à 160 535 FCFA (245 €).

 

Le Nigeria, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone possèdent les budgets par habitants les plus bas de cette région. Ces derniers oscillent entre 40 000 et 76 000 FCFA.

L’Afrique centrale en chiffres

L’Afrique centrale regroupe l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la République de Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la République Démocratique du Congo, Sao-Tomé ainsi que le Tchad.

 

En termes de budget général, l’Angola domine l’ensemble des autres pays de la région. Cela s’explique par la loi des finances 2015 mise en place par l’Angola. Ce pays dispose d’un budget général qui s’élève à 43 017 milliards de FCFA (65,6 milliards d’euros).

 

De plus, le poids économique des pays pétroliers ainsi que ceux miniers joue un rôle important. En effet, la République Démocratique du Congo se positionnant en seconde place avec un budget de 5 382 milliards FCFA (8,2 milliards d’euros) alors que le Cameroun occupe la troisième place de ce classement avec un budget général de 3 746 milliards FCFA (soit 5,7 milliards d’euros).

 

Les 3 autres pays pétroliers de l’Afrique centrale, à savoir : le Gabon, le Congo et la Guinée Équatoriale affichent un budget plus ou moins identique, aux alentours de 3 000 milliards FCFA.

 

Le Burundi, la République de Centrafrique et Sao Tome & Principe se situent en fin de classement en termes de budget général, inférieur à 600 milliards de FCFA. Sao Tomé & Principe disposant du budget le plus bas d’Afrique centrale (92 milliards de FCFA).

Le ratio budget / habitant de la Guinée Equatoriale s’élève à près de 4 millions de FCFA soit 6 000 euros. L’Angola et le Gabon obtenant des résultats similaires : 2 millions FCFA (3 000 €).

 

À contrario, le Congo affiche un ratio budget / population faible (689 000 FCFA, environ 1 000 €).  Ce niveau de ressources permet à ces pays d’assurer leur propre développement.

L’Afrique australe en chiffres

L’Afrique australe regroupe huit pays anglophones (Afrique du Sud, Botswana, Lesotho, Malawi, Namibie, Swaziland, Zambie et Zimbabwe). L’Afrique du Sud joue un rôle majeur, tout spécialement en termes économique. De plus, ce pays cherche à asseoir son influence dans la région.

Différents indicateurs révèlent les inégalités importantes en termes de développement entre les pays. Les pays tels que le Lesotho et le Swaziland se caractérisent par leur faible PIB. Il en est de même pour les pays agricoles tels que le Malawi, le Zimbabwe, ou le Mozambique. Le secteur agricole pèse lourd sur l’économie de ces pays. De plus, l’absence de révolution verte en Afrique australe provoque, de manière récurrente, l’insécurité alimentaire.

 

La suprématie sud-africaine est notable en termes de PIB, le pays se situant à la  33ème place du classement mondial en 2015. Malgré tout, la croissance de ce pays demeure faible à l’échelle régionale. La société sud-africaine se distinguant par ses fortes inégalités.

L’Afrique orientale en chiffres

L’Afrique de l’Est s’impose comme la région africaine qui présente les meilleures performances. La croissance moyenne du PIB réel, qui s’élève à 5,3 %, est portée par l’Éthiopie, la Tanzanie et Djibouti.

 

Dans cette région, Djibouti, l’Éthiopie, le Kenya, le Rwanda et la Tanzanie présentent des taux de croissance du PIB élevés, + 6 % en 2016.

 

La croissance économique forte s’explique par les décisions prises par les gouvernements locaux qui se sont efforcés  de réduire les effets de la sécheresse en dopant l’activité économique de manière différentes.

De plus, le développement des infrastructures stimule l’industrie régionale. Malgré tout, le développement des services sur les marchés demeure le moteur de la croissance de cette région.

 

L’Afrique de l’Est est parvenue à diversifier ses économies, contrairement à de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest et Centrale. Ces derniers ayant construit leur puissance économique grâce aux hydrocarbures.

 

Les innovations technologiques sont parvenues à « doper » la croissance de nombreux pays d’Afrique orientale. En 2015, 45 % du PIB du Kenya proviennent de M-Pesa, service de transfert de fonds et de financement basé sur la téléphonie mobile.

 

Quelques pays de la région profitent toujours des hydrocarbures. Malgré tout, les pays de l’Afrique orientale sont toujours exposés à de nombreux risques (sécheresse, pauvreté, niveau démocratique peu élevé, etc.). Cependant grâce à leurs économies diversifiées, ces pays sont en mesure de résister à n’importe quel type de choc.

L’Afrique du Nord en chiffres

L’Afrique du Nord a connu une croissance économique moyenne de son PIB de 3,2% en 2015 due à l’amélioration de la stabilité politique et économique de la région. Néanmoins la situation économique est très contrastée entre les différents pays.

 

La Libye, entre sa crise politique et les ruptures de production de pétrole, est dans l’obligation d’attendre la fin du conflit civil qui la secoue avant d’envisager une éventuelle reprise économique.

 

À contrario, le Maroc connaît une croissance plus importante que les autres pays de la région. De plus, il privilégie une économie diversifiée.

Quant à l’Algérie, la Tunisie et l’Égypte, des signes encourageants de croissance stable sont perceptibles. Aujourd’hui l’Algérie est confrontée au défi de diversifier son économie, le pays ne peut plus uniquement compter sur les recettes générées par la vente de pétrole.

 

La Tunisie présente également une croissance positive grâce à son agriculture. Selon ces experts, “le lancement de la décentralisation en 2015 et les élections municipales de 2016 devraient promouvoir la démocratie locale, une des clés de la réussite d’une urbanisation participative et durable.”

La 6ème région en chiffres

En 2014, la Banque mondiale explique que près de 120 millions d’africains, vivant sur le continent, ont reçu 60 milliards de dollars envoyés par plus de 30 millions d’africains issus de la diaspora.

 

Les transferts de fonds représentent une véritable manne financière qui contribue au développement des économies du continent.

 

La diaspora africaine, au sens large du terme, demeure une force financière avec laquelle les gouvernements africains devront collaborer pour dynamiser les économies locales.

 

Pour permettre au continent africain de se développer grâce à ses ressources locales (humaines, financières, etc.) il semble plus judicieux que les différents États africains reconnaissent aux ressortissants africains issus de la diaspora les mêmes droits que ceux dont bénéficient les populations locales. En procédant ainsi, il sera possible de parvenir à un développement inclusif.

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CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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