Promotion de l’innovation technologique en Somalie, nouvelles méthodes pour faire fuir les moustiques ou pour cartographier le monde, voici quelques-uns des projets innovants présentés lors de la conférence TEDGlobal qui s’est déroulée cette semaine à Arusha en Tanzanie

Le scientifique somalien Abdigani Diriye est persuadé que son pays, pour s’en sortir, ne doit pas consacrer toutes ses ressources à la lutte contre les islamistes radicaux shebab ou à l’insécurité alimentaire.

“Nous avons aussi besoin d’un plan à long terme”, explique-t-il à AFP. C’est pourquoi il y a six ans, il a quitté le Royaume Uni – où sa famille s’était réfugiée pour fuir la guerre civile en 1989 – pour s’installer dans son Somaliland (nord) natal où il a depuis créé le premier incubateur et accélérateur de start-ups en Somalie.

Le chemin n’a pas été aisé: il a dû notamment convaincre universités et gouvernement de la viabilité et de l’intérêt de telles carrières dans un pays où de vastes régions sont encore le théâtre de combats réguliers entre forces gouvernementales et islamistes radicaux.

“Nous avons soigneusement choisi les start-ups et les individus les plus prometteurs et intéressants et nous les aidons avec de la formation, de l’investissement et des conseils”, détaille le trentenaire. A ce jour, 25 projets ont bénéficié de l’appui de sa structure.

L’un d’eux, Muraadso, voulait se lancer dans le commerce en ligne mais ses promoteurs ont rapidement réalisé que les consommateurs somaliens veulent voir et toucher la marchandise avant d’acheter. Ils ont donc fait évoluer leur idée en ouvrant une douzaine de magasins, notamment à Hargeisa (Somaliland) où leurs clients internautes peuvent tester la marchandise avant de passer commande.

Abdigani Diriye est bien conscient que les nouvelles technologies ne règleront pas tous les problèmes de son pays, loin s’en faut, “mais c’est un incroyable vecteur pour s’attaquer à pleins de défis” comme la santé, le chômage et l’éducation.

D’autres depuis lui ont emboîté le pas, à l’image de l’incubateur iRise qui a été lancé en juin à Mogadiscio.

– Rendez-vous à ‘goûtons.baisser.tapant’ –

Prenez une carte d’une favela brésilienne ou d’un township en Afrique du Sud: vous y trouverez quelques rues et beaucoup d’espace vide alors qu’une vue satellitaire montre des quartiers à l’habitat dense, avec de multiples allées et petits commerces.

Comme des centaines de millions de personnes sur la planète, les habitants de ces quartiers n’ont pas d’adresse, et ne peuvent donc recevoir du courrier ou appeler une ambulance à domicile.

En 2013, Chris Sheldrick, de la société britannique What3Words, a développé un nouveau système de cartographie du monde en le divisant en une grille de carrés de 3m sur 3 et en attribuant à chacun de ses carrés et de manière aléatoire trois mots qui deviennent une adresse.

Au lieu de perdre votre temps en explications confuses pour retrouver des amis près de la Tour Eiffel, ou d’utiliser des coordonnées compliquées, vous pouvez leur donner rendez-vous au point “goûtons.baisser.tapant”. Difficile de les manquer dans cet espace de 9 mètres carrés.

D’après M. Sheldrick, les services postaux de Mongolie, de Djibouti, du Nigeria et de Côte d’Ivoire ont adopté cette nouvelle cartographie, tout comme les Nations unies pour des zones de catastrophes naturelles.

Et dans les Caraïbes, la chaîne Domino’s pizza utilise aussi le système pour ses clients avant que leur commande ne refroidisse.

– Des sandales anti-moustiques –

“Moustique-ville”: c’est le surnom que le scientifique tanzanien Fredros Okumu a donné à son Institut de santé d’Ifakara (Tanzanie), où son équipe travaille à de nouvelles méthodes pour éliminer les moustiques vecteurs du paludisme, de la dengue ou du Zika.

En étudiant la reproduction de l’espèce, les chercheurs ont découvert que les mâles formaient une nuée chaque jour à la même heure et au même endroit en attendant que des femelles viennent à eux. L’équipe a donc entamé un travail de recensement de ces concentrations quotidiennes de mâles, avec l’aide de villageois volontaires, afin de les éliminer.

En l’état des recherches, le meilleur moyen de se protéger des anophèles demeure la moustiquaire et les insecticides.

M. Okumu et son équipe ont ainsi mis au point des sandales contenant un répulsif qui protège la personne qui les porte et ses voisins immédiats pendant six mois environ. Les sandales anti-moustique sont actuellement testées au Brésil et en Tanzanie.

 

Source: Slate Afrique

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Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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