Les autorités prévoient de doubler la part du numérique dans le PIB de la Côte d’Ivoire d’ici à 2020. Un objectif ambitieux, porté par un environnement économique et fiscal favorable.
15 % : c’est la part du PIB de la Côte d’Ivoire que devrait représenter l’économie numérique d’ici à 2020. Un objectif ambitieux, dévoilé en avril dernier par Daniel Kablan Duncan, le vice-président ivoirien, selon qui « la Côte d’Ivoire, dans le domaine des TIC (Technologies de l’information et de la communication), a fait d’énormes progrès ». Des progrès qui ne semblent pas prêts de s’arrêter, le secteur des TIC détenant « incontestablement un immense potentiel », s’est félicité le dirigeant.
Les TIC représentent déjà 7 % du PIB de la Côte d’Ivoire
De fait, la Côte d’Ivoire n’a pas à rougir de ses performances numériques. Dans le secteur des TIC, le pays occupe ainsi le 8e rang en Afrique et le 74e dans le monde. Le secteur des TIC génère en effet « 10 millions de clients pour le mobile money et 17 milliards de francs CFA de transactions journalières actuellement, augmentant ainsi le taux de bancarisation financière de notre pays », s’est également réjoui Daniel Kablan Duncan.
Aujourd’hui, le secteur du numérique contribue déjà à hauteur de 7 % du PIB ivoirien, selon la French Tech Abidjan, une plateforme qui œuvre pour la promotion des TIC. Il rapporte environ 530 millions d’euros à l’État, soit 13 % de ses recettes fiscales et parafiscales. De plus, « le secteur du numérique et des nouvelles technologies en Côte d’Ivoire est en forte croissance (7 % à 9 % par an), avec un niveau d’investissement soutenu, estimé à 113 milliards d’euros sur les cinq dernières années », selon la French Tech Abidjan.
Véritable locomotive régionale, « depuis cinq ans, la Côte d’Ivoire a l’économie la plus dynamique d’Afrique de l’Ouest, avec un taux de croissance moyenne de près de 9 % », abonde l’économiste béninois Jean-Baptiste Djohy, consultant à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). « Il y a 15 ans, l’agriculture dominait les économies des pays membres de l’UEMOA. Mais aujourd’hui, c’est le tertiaire qui tire la croissance », analyse M. Djohy.
En Côte d’Ivoire, le secteur tertiaire contribue en effet à plus de 45 % du PIB, contre 35 % pour le secteur primaire. « Cela est dû en grande partie au développement du secteur du numérique et de ses effets d’entraînement dans les autres sous-secteurs en Côte d’Ivoire depuis la fin de la crise politique, en 2011 » et la présidence d’Alassane Ouattara, poursuit l’économiste.
De nombreux atouts pour les start-up
Pour que le secteur du numérique atteigne 15 % du PIB ivoirien à l’horizon 2020, encore faut-il que la fiscalité et les financements accompagnent cette montée en puissance. C’est la tâche à laquelle s’est attelé le gouvernement de Côte d’Ivoire, afin de faciliter le lancement de start-up innovantes. Celles-ci peuvent désormais s’implanter dans la zone franche de la biotechnologie et des TIC, près d’Abidjan, où elles bénéficient d’une exonération d’impôts et de taxes, sous réserve d’une redevance annuelle de 2,5 % sur leur chiffre d’affaires.
Pour récolter de l’argent, les jeunes pousses ivoiriennes peuvent se tourner vers des fonds de capital investissement, dont certains sont exclusivement consacrés aux start-up africaines. La Côte d’Ivoire prévoit aussi d’alléger la fiscalité sur les intérêts des emprunts bancaires et figure déjà dans le top 10 des pays africains attirant le plus de financements pour les start-up.
Le pays dispose également d’un régime des holdings attractif, avec un taux d’impôt sur les sociétés de 25 %, le plus bas de la sous-région, et une fiscalité allégée sur les dividendes et sur les intérêts versés par la holding. Enfin, les plus-values de cession de titres sont soumises à un taux réduit de 12 % (au lieu de 25 %), voire totalement exonérées si le portefeuille de la holding est composé d’au moins 60 % de participations dans des sociétés ayant leur siège dans l’un des pays de l’UEMOA.
Actu-economie.com
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