Après une première phase d’expansion qui l’a vu s’installer dans quinze pays africains en cinq ans (2007-2011), United Bank for Africa prévoit une nouvelle vague de sept autres implantations, principalement dans les pays de la zone Franc CFA. Mais le groupe doit encore faire face à la faible rentabilité de certaines filiales.

Pour l’occasion, le premier « senior leadership forum » du groupe bancaire nigérian, Tony Elumelu avait réuni l’état-major du groupe United Bank for Africa au grand complet, le mardi 03 mai à Lagos, la capitale économique du Nigeria.

Au total 90 dirigeants, dont l’ensemble du conseil d’administration du groupe bancaire nigérian, ainsi que les présidents et les directeurs généraux de toutes ses filiales en Afrique et au Royaume-Uni, ont fait le déplacement.

Durant cette rencontre, le direction a fait le bilan de la première phase d’expansion de son réseau, qui a vu United Bank for Africa s’établir dans une quinzaine de pays africains (voir le tableau ci-dessous).

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Dans un communiqué publié à l’issue de cette rencontre, Tony Elumelu, président de UBA Group, s’est félicité des progrès réalisés dans le cadre de cette première phase d’expansion. Il a également rappelé que les 18 filiales du groupe en Afrique subsaharienne (en dehors du Nigeria) du groupe, représentent 25 % de ses revenus. Son produit net bancaire a connu une nette progression au cours de l’année écoulée : +10,4 % à 205,2 milliards de nairas (932 millions d’euros).

Les filiales africaines de UBA ont représenté 22 % de son bénéfice en 2015, contre 75 % au Nigeria, qui a atteint 59,65 milliards de nairas (+24,5 %). Elles constituent un cinquième du portefeuille des dépôts et des prêts du groupe, après une hausse remarquable en 2015 (+27 % et +14 % respectivement).

Nouvelles implantations

À la lumière de ces progrès, le groupe nigérian a annoncé son intention d’étendre son empreinte avec au moins sept implantations au cours des prochaines années, pour porter sa présence à 25 pays africains. Le détail de cette seconde phase d’expansion et son coût n’ont pas été communiqués par le groupe nigérian. Seul indice fourni : cette expansion se fera « d’abord dans les zones UMOA [Union monétaire ouest-africaine, ndlr] et CEMAC [Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, ndlr] » a indiqué Fogan Sossah, président de UBA Sénégal, cité dans un communiqué.

UBA Group est déjà présent dans 8 des 14 pays de ces deux zones, qui rassemblent les pays d’Afrique de l’Ouest  et d’Afrique centrale ayant en commun l’usage du Franc CFA. Des pays concernés, UBA Group est seulement absent de la République centrafricaine, de la Guinée équatoriale, du Togo, du Niger, du Mali, de la Guinée-Bissau.

« Nous sommes une institution véritablement panafricaine et après une période de consolidation, nous savons que l’expansion continue de notre empreinte en Afrique est un objectif clé », a souligné Fogan Sossah, cité dans le communiqué de UBA Group.

Des filiales à la traîne

Si la détermination des dirigeants du groupe panafricain est claire et que les progrès réalisés par leurs filiales africaines sont dans l’ensemble satisfaisants, plusieurs d’entre elles peinent encore à se faire une place sur les marchés locaux.

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Sept ans après son installation en Côte d’Ivoire, première économie de l’Afrique de l’Ouest francophone, UBA reste dans la deuxième partie du classement sur un marché qui compte 23 banques. Si cette filiale a réalisé un bénéfice de 557 millions de nairas en 2015, après une perte de -164 millions en 2014, ses revenus restent modestes : 3,61 milliards de nairas en 2015, soit moins que les filiales sénégalaises et béninoises (environ 4,4 milliards de nairas) et à peine la moitié des recettes engrangées par UBA Burkina Faso (7,44 milliards).

UBA Kenya n’est pas en meilleure posture. Créée en 2009, la filiale du groupe nigérian est confrontée à un marché très concurrentiel et n’a engrangé qu’un produit net bancaire de 1,34 milliard de nairas l’an dernier, pour une perte de -518 millions de nairas. En Ouganda, l’autre grand pays d’Afrique de l’Est où UBA est présent depuis 2008, les résultats sont également modestes : un PNB de 1,47 milliard de nairas, pour une perte de -141 millions.

La direction du groupe panafricain a d’ailleurs approuvé lors de la rencontre du 03 mai l’injection de nouveaux capitaux dans les filiales en Ouganda, au Kenya et en Tanzanie.

Signe encourageant au moment où le groupe bancaire envisage une nouvelle vague d’expansion : la croissance spectaculaire du PNB réalisé pas certaines de ses filiales durant l’année écoulée : +47 % au Congo-Brazzaville, malgré une conjoncture difficile causée par le recul du pétrole, +228 % en Guinée et +62 % en Sierra Leone, en rétablissement après l’épidémie d’Ebola.

Jeune Afrique

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CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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