L’Afrique qui assiste, depuis plusieurs années à une progression spectaculaire des nouvelles technologies devra impérativement mettre à profit ce levier pour développer son inclusion financière. Ainsi, les acteurs de l’écosystème de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) sont convaincus qu’il faudra une synergie d’ensemble, regroupant les secteurs du mobile banking, fintech, digitalisation… pour réussir le pari de l’inclusion financière dans cette zone, dont le taux est chiffré à 55% en 2017.
Venu présider la deuxième journée, mardi 27 novembre, avec comme thème majeur, « l’innovation technologique au service de l’inclusion financière », le Gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Tiémoko Meyliet KONE, a fait savoir que les nouvelles technologies constituent des instruments essentiels pour promouvoir cette inclusion financière.
Le responsable a souligné que le rapport triennal « Global Findex » de 2017 a révélé que « la proportion de détenteurs d’un compte ayant envoyé ou reçu des paiements par voie électronique est passée de 67% en 2014 à 76% en 2017 dans le monde et de 57% à 70% dans les pays en développement ».
Les participants, à travers des séries de panels ont mis un accent particulier sur les nouvelles stratégies à adopter pour renforcer les services financiers. Pour le directeur général U-IMCEC, Ousmane Thiogane, dans un contexte d’ère numérique et de mutation technologique, les banques doivent absolument trouver d’autres alternatives pour capter davantage de ressources, devenues insuffisantes par l’octroi de crédits.
Ainsi, souligne-t-il, les établissements doivent aller à la conquête de l’épargne locale et de fonds de la diaspora. Ceci en se basant sur les nouvelles technologies pour mettre en place des plateformes capables de capter ces ressources et les orienter dans des investissements productifs.
Revenant sur les enjeux et défis de ce forum qui s’est ouvert lundi, Habib Thiam, directeur de la stabilité financière de la BCEAO apporte quelques précisions. Selon le responsable, le forum a été important à plus d’un titre parce qu’il a permis de regrouper l’ensemble des acteurs de l’écosystème du finance au sein de l’UEMOA.
Cet évènement a donné l’occasion d’aborder les défis en termes réglementaires, organisationnels et techniques, qui se posent à l’écosystème. Parmi eux, on cite la faible connectivité au niveau de la zone de l’UEMOA et de l’éducation financière, qui est encore très insuffisant au sein de cet espace.
Le directeur a mentionné que ce pari de l’inclusion financière sera tenu dans la mesure où les autorités de la BCEAO et de l’UEMOA sont fortement engagées dans ce processus. « Il faut dire qu’il y a des pas importants qui ont été faits dans ce domaine depuis quelques années. Cela ne peut aller que de l’avant surtout que les acteurs s’y mettent » , a-t-il expliqué.
« Les conditions sont maintenant réunies pour qu’il y ait un pont extraordinaire en matière d’inclusion financière dans la zone UEMOA », conclut-il.
L’Afrique qui déjà raté le train de l’industrialisation doit miser sur les nouvelles technologies pour assoir son développement socio-économique.
Leave a Reply