Son nom n’évoque pas grand chose à une bonne partie des Africains, plus habitués à entendre parler d’Aliko Dangote, le premier milliardaire noir et africain, selon les classements, aussi bien de Forbes que de Bloomberg Wealth. La première des institutions attribue à Mike Adenuga une fortune de 5,8 milliards $ dans son classement de mars 2018, tandis que Bloomberg estime la fortune de ce nigérian de 64 ans à seulement 4,4 milliards $. Mais dans les deux cas, il se positionne comme le deuxième homme le plus riche d’Afrique.

Mais le sens des affaires, c’est de sa maman que le jeune Mike l’a reçu, une descendante de la famille régnante du royaume précolonial d’Ijebu.

De son vrai nom Micheal Adeniyi Agbolade Ishola Adenuga, est né en 1953 à Ibadan, au Nigéria. Etudiant à New-York, aux USA, il conduisait un taxi pour payer ses études, alors même que ses parents appartenaient à la classe moyenne supérieure, au Nigéria. Son papa, Oleye Adenuga, était un maître d’école. Mais le sens des affaires, c’est de sa maman que le jeune Mike l’a reçu, une descendante de la famille régnante du royaume précolonial d’Ijebu. La réputation commerciale de ce peuple est bien connue. Ils sont cités dans l’histoire pour s’être opposés à la logique commerciale des colons britanniques.

taxi NY

Etudiant à New-York, aux USA, il conduisait un taxi pour payer ses études.

Un sens des affaires, repéré par les militaires

En 1974, de retour de New-York où il a obtenu son master en gestion des affaires, Mike Adenunga, âgé de 27 ans, commence par reprendre l’affaire de maman, qui faisait dans la distribution de boisson gazeuses, mais qui vendait aussi des tissus de dentelle, un produit qui passe très bien chez les Yorubas, tribu dont il est originaire. Son bilan à la tête de l’entreprise n’est pas extraordinaire. Finalement, celui qui aime s’appeler Ibadan Boy, tracera son propre chemin en se lançant dans le business des accessoires automobiles. « J’ai vu qu’il y avait tellement de voitures et que personne ne prenait au sérieux l’acquisition des pièces détachées. Alors je me suis dit, il faut bien que quelqu’un règle ce problème », se rappelle-t-il. Dans ce segment, il s’enrichit surtout en vendant des autoradios amovibles, apportant une solution aux problèmes de vol que subissaient les propriétaires de véhicules.

« J’ai vu qu’il y avait tellement de voitures et que personne ne prenait au sérieux l’acquisition des pièces détachées. Alors je me suis dit, il faut bien que quelqu’un règle ce problème ».

 

En devenant plus mature, son chemin croise celui du puissant régime militaire, dirigé à l’époque d’une main de fer par l’ex-président Ibrahima Babangida. Il se voit alors confier des contrats de construction de logements d’Etat, un marché très lucratif dans un contexte où les prix du pétrole sont en progression. Bien que le secteur de l’immobilier lui rapporte très bien, Mike Adenuga, ouvre un nouveau champ d’activités et obtient en 1990 une licence d’exploration pétrolière. Il bâtit alors sa première grosse société, Consolidated Oil, aujourd’hui connue sous l’appellation de Conoil.

En 1990, il obtient une autorisation de forage et en 1991 il découvre un important gisement de pétrole qui fait de sa société la première entreprise pétrolière privée nigériane à découvrir une quantité commercialisable d’hydrocarbures.

Mike Adenuga Aliko Dangote

Avec Aliko Dangote.

Tandis qu’il fait son chemin désormais dans l’immoblier et le pétrole, il guette une autre opportunité : le marché naissant des télécommunications. Il obtient une première licence, sous réserve, en 1999, mais la perd une première fois. Puis, en 2003, il en reçoit une seconde qui deviendra Globalcom, l’opérateur qui challenge aujourd’hui avec la filiale du groupe MTN, fort de 37 millions d’abonnés. « J’ai deux yeux et deux oreilles comme tout le monde, et lorsque je marche j’en fais bon usage. Je savais que c’était un business à faire et que nous réussirions ». Dans les coulisses, cependant, on évoque souvent le fait que l’homme d’affaire a réussi parce qu’il était le paravent des militaires, notamment de l’ex-président Babangida. Il a souvent été interrogé à ce sujet par des commissions sénatoriales, mais rien de tangible n’en est jamais sorti.

Au-delà de ces défis, Dr Mike Adenuga Junior, comme on l’appelle au Nigéria, est une personnalité qui compte, et dont les activités impactent les populations à plusieurs titres. S’il n’est pas aussi connu qu’Aliko Dangote, c’est déjà parce que ses activités se concentrent sur le Nigéria pour l’essentiel, au contraire de son compatriote qui bouscule le marché continental du ciment. Mais il n’en est pas moins important.

Dans le secteur des télécommunications, sa société Globalcom Ltd a construit, pour 800 millions de dollars, un câble à fibre optique de haute capacité, appelé Glo-1, qui relie le Royaume-Uni au Nigéria.

Glo-1 a le potentiel pour fournir des services Internet à haute vitesse, des services de télécommunication plus rapides, plus fiables et moins chers. L’opérateur a aussi été pionnier dans les offres de service d’appel facturés à la seconde. Il a également su tirer profit du boom nigerian de la marque Blackberry, des services de tracking automobile et de la banque mobile.

Toutefois, Mike Adenuga Junior n’a pas que connu que des success-stories. Il a aussi exploré le secteur bancaire avec un bonheur relatif. Sa banque, Equatorial Trust Bank (ETB) a été créée début 1990. En février de la même année, il a obtenu sa licence de banque commerciale et, en mars 1990, il a commencé ses opérations.

En 2006, ETB a fusionné avec l’ancienne banque Devcom. Le business a fonctionné jusqu’en 2009, lorsque ETB a été déclaré sous-capitalisée et gérée de manière peu satisfaisante. Elle sera ajoutée à une liste de neuf banques commerciales nigérianes qui nécessiteront l’injection de nouveaux capitaux par la société de défaisance publique du Nigeria (AMCON), avant son acquisition plus tard par Sterling Bank.

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CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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