Leroy Mwasuru, originaire du Kenya, s’est distingué à l’âge de 17 ans grâce à la conception de bioréacteurs à déchets organiques. Cette invention découle d’un problème de latrines qui s’est produit dans l’école dans laquelle Leroy Mwasuru étudiait.
Une invention pour améliorer l’environnement scolaire
Le début de l’année 2013 est marqué par l’ouverture de nouveaux dortoirs pouvant accueillir jusqu’à 720 élèves au sein de l’école de Maseno, connue pour être l’établissement scolaire anglophone le plus ancien du Kenya.
Malheureusement, les nouvelles latrines à fosse associées à un système défaillant des égouts ont entraîné l’apparition d’odeurs pestilentielles. De plus, les différentes sources d’eau douce furent elles aussi polluées.
Face à ces problèmes, Leroy Mwasuru, étudiant en fin d’études, avec l’aide de quatre amis ont envisagé de transformer les déjections et les autres types de déchets en une source propre, saine et écologique. L’objectif ? Concevoir un combustible destiné à la cuisson grâce à la transformation des déchets organiques.
Leroy Mwasuru et ses amis ont soumis une proposition à la direction de l’école de Maseno : assurer la construction d’un bioréacteur à déchets organiques. Cette machine est à double fonction : d’une part, elle permet de collecter l’ensemble des déchets issus des étudiants internes, et, d’autre part, de recueillir les ordures en provenance de la cuisine, de l’herbe tondue dans l’optique de générer du biogaz destiné à assurer la cuisson des aliments.
Le bioréacteur à déchets organiques
Le bioréacteur à déchets organiques imaginé par Leroy Mwasuru et ses amis doit se présenter comme un espace souterrain permettant de rassembler tous les types de déchets. Des micro-organismes assurent « le travail » de ces derniers. Grâce à ce processus, du biogaz est libéré. Il s’agit d’une source d’énergie renouvelable à base de méthane. Ce gaz est maintenu à l’intérieur de la pièce souterraine et peut être utilisé comme combustible.
Grâce à leur idée, Leroy Mwasuru et ses amis ont pu participer au camp « Innovate Kenya » en 2014. Appuyés par des étudiants, ces cinq jeunes sont parvenus à conceptualiser leur bioréacteur. Le premier prototype fonctionnel fut créé à l’automne de la même année.
C’est en octobre 2014 que Leroy Mwasaru eut l’opportunité de soutenir son projet, en Californie, lors de la conférence Techonomy 2014.
Sur la base de la seconde itération du bioréacteur à déchets organiques, Leroy et son équipe se sont tournés vers la conception d’un bioréacteur dédié uniquement à une utilisation pour les toilettes permettant de séparer les selles de l’urine, celle ayant une action négative sur la production de gaz.
Pour construire la version finale de cette machine, le budget envisagé s’élève à environ 75 000 €. Néanmoins, il semblerait que l’investissement initial puisse être rapidement rentabilisé puisque l’invention permet de diviser par deux les coûts liés à l’achat de carburant destiné à la cuisine de l’école. De plus d’un point de vue sanitaire, les avantages sont significatifs.
Le rêve de Leroy Mwasuru ? Concrétiser son projet, le commercialiser auprès de particuliers avec un tarif variable et déterminé en fonction de la capacité de paiement de ces derniers.