Le continent africain est désormais considéré comme le marché de l’emploi le plus important au monde. Néanmoins, le développement de l’Afrique implique de disposer des compétences nécessaires, souvent pointues. Pour inciter la diaspora africaine à créer leur entreprise dans leur pays d’origine, certains états africains ont mis en place des mesures incitatives, à l’instar du Cameroun et du projet DiaMed regroupant l’Algérie, le Maroc et la Tunisie qui s’adresse spécifiquement à la diaspora souhaitant créer une entreprise dans leur pays d’origine.

Comment créer une entreprise au Cameroun ?

Deux procédures de création d’entreprise cohabitent au Cameroun : d’une part, la procédure classique qui implique à l’entrepreneur de s’adresser à chaque administration concernée par le processus de création d’entreprise et d’autre part, la procédure simplifiée destinée à inciter aussi bien la diaspora que les entrepreneurs locaux à créer leur structure. Cette procédure entre dans le cadre des CFCE (centres de formalité de création des entreprises).

Il est préférable d’opter pour cette seconde option puisque l’ensemble des démarches administratives à effectuer sont regroupées en un seul et même endroit. Grâce aux CFCE, les formalités relatives à la création d’entreprises sont passées de 90 jours à 72 heures.

 

Qu’il s’agisse d’une entreprise individuelle ou d’une société (individuelle ou collective), la procédure diffère en fonction du passeport de l’entrepreneur (camerounais ou étranger). Les différences concernent principalement les pièces à fournir.

 

La création d’une entreprise implique de nombreux impôts tels que l’impôt libératoire qui se détermine en fonction du chiffre d’affaires, l’impôt sur les sociétés de 35 %, TVA à 19,25 %, impôt sur le revenu, 5,5 %, taxe professionnelle qui correspond à 15 % du chiffre d’affaires.

 

Dans le cadre de la loi du 18 avril 2013, N°2013 / 004 qui vise à fixer les incitations à l’investissement privé au Cameroun, l’état camerounais a mis en place plusieurs mesures destinées à encourager l’entrepreneuriat. Ces dernières relèvent d’une part des institutions étatiques et d’autre part des partenaires internationaux tels que le Fonds Européen de Développement, le Centre pour le Développement Industriel, la Banque Européenne d’Investissement qui mettent des fonds à dispositions des acteurs locaux et de la diaspora porteurs de projets prometteurs ainsi que des formations à la création d’entreprise et des modèles de plans financiers pour les futurs chefs d’entreprises.

 

De son côté, le gouvernement camerounais a pris la décision en 2016 de revoir à la baisse le montant minimum exigé pour la création d’une SARL qui passe de 1 000 000 de FCFA (1 500 euros) à 100 000 FCFA (150 €). De plus en fonction du chiffre d’affaires généré durant la première année d’activité, des exonérations d’impôts peuvent être envisagées.

Comment créer une entreprise en Algérie, en Tunisie ou au Maroc ?

Le dispositif DiaMed vise à accompagner les porteurs de projets issus de la diaspora et vivant en Europe désireux de créer des entreprises dans leurs pays d’origine. Ces derniers bénéficiant d’un accompagnement personnalisé, totalement gratuit, en amont, depuis l’Europe et sur place, au Maghreb.

 

Cet accompagnement a pour principal objectif de  sécuriser les investissements financiers des futurs entrepreneurs, en leur procurant un soutien dans leurs démarches administratives ainsi qu’à la conception de leur plan d’affaires. De plus, cette initiative s’efforce de mettre en relation les futurs entrepreneurs avec les acteurs clés évoluant dans le secteur d’activité dans lequel ils souhaitent investir.

 

Ce dispositif a pour objectif de développer l’esprit entrepreneurial à l’aide de formation, d’accompagnement personnalisé, de coaching, etc.

 

Devenir entrepreneur peut s’avérer très complexe. En effet, il n’est pas simple de s’y retrouver parmi les différents statuts d’entreprises et les implications sociales ou fiscales par exemple, et les multiples démarches administratives à effectuer. Néanmoins, certains gouvernements africains, dans l’optique de favoriser le retour de la diaspora dans son pays d’accueil tout en incitant les populations à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale, sont parvenus à attirer de nombreux « repats ». Avant son installation, il est essentiel de s’informer sur les mesures incitatives mises en place par le pays d’accueil pour réussir la création de son entreprise.

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CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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