En Afrique, de plus en plus de sites de vente en ligne font leur apparition. Peu à peu, les habitudes de consommation des populations urbaines africaines évoluent, les achats en ligne se démocratisent désormais. Les sites-e commerce parviennent, en effet, à allier des services en adéquation avec les réalités africaines et les besoins locaux tout en respectant des standards de qualité. Cette nouvelle tendance qui s’inscrit peu à peu dans les mentalités africaines va-t-elle perdurer ?

Quels sont les facteurs qui favorisent l’émergence du e-commerce en Afrique ?

La croissance impressionnante de l’usage du mobile constitue le principal moteur du e-commerce. Actuellement, environ 12% des consommateurs ouest-africains réalisent des achats à l’aide de leur téléphone portable. Malgré une faible pénétration d’Internet en Afrique, celle-ci permet néanmoins d’offrir un accès internet à plus de 20% d’Africains.

 

Pourtant l’émergence de ce secteur d’activité se justifie principalement par les manques inhérents de produits et de services auxquels la population africaine doit faire face. L’un des premiers freins à éluder concerne l’accès quasi inexistant aux moyens de paiement traditionnels et utilisés en Europe ou sur le continent américain. Le taux de bancarisation ne s’élève qu’à 12% en Afrique.

Quels moyens de paiement faut-il envisager pour l’Afrique ?

La solution du e-commerce relève du secteur des télécoms. En effet, plus de 60% des zones rurales en Afrique sont connectées au réseau télécom. À contrario, les établissements bancaires se situent uniquement dans les grands centres urbains. Cet accès restreint aux agences bancaires profite aux télécoms : la téléphonie mobile constitue, en effet, en Afrique le moyen adopté pour réaliser des transactions financières. Il s’agit là d’une véritable opportunité pour les 700 millions d’abonnés.

 

Qu’il s’agisse des géants de la téléphonie ou des startups, ces entreprises participent à la construction des nouveaux business models tels que celui d’Afrimarket, dont la spécialité porte sur le transfert d’argent cash to goods. Cette méthode permet ainsi aux Africains de retirer l’argent reçu sous forme de biens par le biais d’un réseau de commerçants partenaires.

La start-up camerounaise Infinity Space a, quant à elle, lancé l’application WeCashUp destinée à faire des achats online et offline et à payer à l’aide d’un mobile de manière fiable, sécurisée et à moindre coût. Il n’est pas nécessaire de posséder de carte ou de compte bancaire pour utiliser cette solution. Concrètement, il s’agit de permettre à l’ensemble de la population africaine disposant d’un mobile de réaliser des achats sur les applications mobiles ou web intégrant l’API de WeCashUp. Cette solution permet d’anticiper les transactions à risque et donc de réduire la fraude éventuelle provenant des systèmes de mobile money existants.

 

Au Kenya, plus de 20 millions d’individus ont adopté le moyen de paiement mis en place par Vodafone : le m-Pesa.

Le développement des infrastructures : un prérequis pour l’essor du e-commerce

Pour permettre au e-commerce de connaitre une croissance significative, il est essentiel que l’Afrique se dote des infrastructures clés indispensables pour le bon fonctionnement de cette activité. Cela concerne d’une part, les infrastructures logistiques (adressage des rues, réseaux routiers, point relais, etc.) à améliorer. Certaines entreprises tels que Jumia s’est entourée d’une flotte de coursiers à moto (pour permettre de livrer les populations vivant à plus de 2 kilomètres d’une route goudronnée) associée à un mode de paiement en espèces à la livraison.

 

De plus, la couverture internet et les solutions d’hébergement existantes sont bien insuffisantes. Le cadre réglementaire doit également s’adapter à ces nouveaux modes de consommation pour inciter les entreprises ou les particuliers à investir.

 

En dépit d’un manque de systèmes de paiements électroniques et d’un accès restreint à Internet, de nombreux entrepreneurs africains se lancent dans l’aventure du e-commerce. Cette dynamique s’explique par des problématiques communes à l’ensemble des pays africains : manque d’infrastructures commerciales de qualité, augmentation croissante du nombre d’utilisateurs internet, apparition d’une nouvelle classe moyenne friande de consommation, capacité de la population africaine à adopter très rapidement les innovations.

Quelle est la marge de progression du e-commerce ?

La marge de progression demeure importante dans ce secteur d’activité. De nombreux sites de e-commerce africains n’hésitent pas à conquérir de nouveaux marchés sur le continent, leurs chiffres d’affaires se développent rapidement. L’entreprise nigériane Konga, s’est déployée à travers la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.

Le site Made in Morocco constitue actuellement la plus grande plateforme de e-commerce qui existe en Afrique. Sa large gamme de produits est fabriquée uniquement au Maroc.

Quelles sont les perspectives de croissance ?

Le secteur du e-commerce est en pleine mutation en Afrique. Selon quelques experts, l’Afrique va connaître un essor technologique aussi important dans le e-commerce que celui qu’elle a rencontré dans le secteur de la télécommunication.

Avec une démographie croissante, l’évolution du commerce virtuel semble bien engagée sur le continent africain. Néanmoins la méfiance des consommateurs dans les systèmes de paiement, les défis logistiques et les risques de transactions frauduleuses constituent des obstacles potentiels au développement de cette nouvelle forme d’économie numérique.

 

Le e-commerce en Afrique représente actuellement 2% du marché mondial, cependant ses perspectives de croissance demeurent prometteuses pour ce continent où tout reste à construire.

About The Author

CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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