Petit historique

Jumia : comment se porte l’entreprise de e-commerce ? Fondée en 2012, basée à Dubaï, Jumia est présentée comme l’une des 3 licornes africaines, et numéro un dans l’e-commerce. Elle n’avait levé jusqu’à son introduction en bourse que 824 millions de dollars en 5 tours de table selon Crunchbase. Le capital se partageait entre son incubateur d’origine, Rocket Internet (21%), Mtn (30%), Millicom (9,6%), Axa(6%), Orange(6%), Pernod-Ricard (5%), des Banques et fonds d’investissements parmi lesquelles Goldman Sachs.

Implantée dans 14 pays africains, avec plus de 80 000 vendeurs actifs, employeurs de 5 000 collaborateurs, pour environ 4 millions de clients en 2018.

 

JUMIA 《 l’Alibaba africain》et son introduction en bourse

Espérant récolter 200 millions d’entrée de jeu, à peine elle mettra 13,5 millions de titres en vente sur le marché entre 13 à 16 dollars par action, que le prix avait déjà grimpé de 30%. Ils se stabilisent finalement à 25,45 dollars soit une hausse de 75,59% par rapport au prix d’entrée.

Pari réussi pour la start-up car évaluée à près de 1,9 milliards de dollars. Entrée très honorable pour la start-up dans la place boursière américaine, la plus grande du monde. Le 12 Avril restera la date gravée en lettres dorées dans les annales de la plate-forme panafricaine :

《Ce moment historique a été rendu possible grâce au travail acharné de nos équipes, à la confiance de nos consommateurs ainsi qu’à l’engagement de nos vendeurs et partenaires》– propos des co-fondateurs et co-directeurs.

Des performances en ventes évoluant d’année en année fussent arguments convaincants comme ticket d’entrée à la NYSE. Avec 828 millions de chiffre d’affaires en 2018, pour une hausse de 68% en une année.

 

Réalités actuelles : après l’entrée en bourse, JUMIA fait face à des vents contraires

Si le souci majeur est de rassurer ses investisseurs, les chiffres révèlent que l’action aurait perdu 24% de sa valeur et se négocierait désormais autour de 11 dollars. Néanmoins, d’après le top management,  l’analyse des cours de l’action Jumia ne se fera pas sur les ses premiers mois, mais sur le long terme. Citant ici l’exemple argentin Mercadolibre présent dans toute l’Amérique Latine enregistrant à l’époque (2007), une entrée en bourse de 20 à 70 dollars, puis chutait à 9 dollars en moins d’une année, mais qui vaudrait de nos jours plus de 500 dollars.

 

L’idylle presque parfaite du cours de l’action Jumia allait connaître une dégringolade après l’attaque d’Andrew Edward Left, un spéculateur. Qualifiant je cite d’imposture les données présentées auparavant aux investisseurs institutionnels et aurait même caché certaines informations importantes. Conséquence : des cabinets d’avocats américains auraient stimulé les investisseurs à prendre part à des recours collectifs, procédure encore au stade embryonnaire de nos jours.

 

Des délits découverts

Des milliers de volontaires passant des commandes pour des tiers contre commissions constituant le programme JForce a révélé des fraudes. Néanmoins le canal ayant été épuré de sa mauvaise graine demeurera important dans la quête de nouveaux clients.

 

De 76,4 à 113,6 millions USD

113,6 représente l’ensemble des pertes au deuxième trimestre de l’année 2019, contre 76,4 pour l’ensemble de l’année 2018. Rien ne montre ici que la start-up se rapproche du point d’équilibre. Avec quelques voyants au vert, les analystes semblent cependant optimistes pour la suite.

 

Modèle porteur ?

Cette “nouvelle façon de faire du commerce” ne rentre pas encore dans les coutumes des consommateurs. Car, le e-commerce ne représente que 1% des ventes en Afrique, 2,4% en Amérique Latine et 10% aux Etats-Unis. Mais, une enquête sur les principaux marchés montrent à suffisance que les gens sont disposés à utiliser Jumia pour des achats et services. L’espoir demeure aussi au niveau de la réalisation de premiers bénéfices à moyen terme.

 

Chiffre d’affaires croissant sans rentabilité aucune

En misant sur les économies d’échelle et la monétisation des services avec JumiaPay, se constituent des axes de développement. Les marges bénéficiaires restent cependant presque inexistantes.

 

Annulation avant livraison des commandes

Pas évident de recouvrir les coûts engagés lorsque les paiements sont effectués à la livraison. L’admission du prépaiement viendrait pourquoi pas renverser la vapeur.

 

Des investisseurs inquiets

Premier actionnaire, MTN avait mentionné sa volonté de vendre certaines de ses parts. En Octobre 2019 tout de même, la possibilité a été offerte aux actionnaires désireux de le faire, de vendre leurs parts.

 

Un mal pour un bien ?

Les ventes en ligne sous la marque Orange n’ont pas prospéré comme attendu. De plus, le service JumiaPay se révèle être concurrent direct au service Orange Money. La réduction de la participation de MTN ne s’avèrerait pas être de bonne augure.

 

Une croissance rapide et des possibilités réelles de succès

La capacité à aboutir à une stratégie pertinente au sein de plusieurs pays, la croissance rapide, les équipes de qualité, aussi un continent vierge de concurrents sont des arguments ayant séduit les investisseurs. Le partenariat avec des multinationales comme L’Oréal, Samsung et le tissu logistique constitué d’entrepôts, de flotte et d’indépendants viennent étoffer l’offre Jumia.

 

Les observateurs doivent simplement se tenir à l’affût en observant l’évolution de l’entreprise dont l’histoire parfois retentissante ne semble pas prête de s’achever.

 

About The Author

CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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