Sobel Aziz Ngom est pour beaucoup de jeunes sénégalais et des moins jeunes d’ailleurs, l’exemple type de l’entrepreneur social.Dynamique, toujours disponible, Sobel aborde toutes les questions avec un sourire et une posture qui inspire le respect. Reussirbusiness.com l’a rencontré juste avant le lancement de la saison II de son émission « Voix Des Jeunes » (VDJ) qui avait fait un tabac sur le petit écran l’année dernière. Il parait lointain, le temps où Sobel, meilleur débatteur de l’année 2011 lors du concours « Débattons »  représentait le Sénégal au Africa Youth Summit, en 2012, ou au Forum mondial des politiques de jeunesse des Nations Unies, en 2014. Son engagement lui a même valu une bourse de la première édition du programme Yali, Young African Leaders Initiative, du président Obama alors qu’il n’avait que 23 ans. Et c’est cette même année qu’il eut l’honneur d’être cité en référence non pas une mais deux fois par le président américain Barack Obama. A son retour, Sobel a matérialisé une idée qui lui germait dans la tête depuis un moment et a créé le centre de leadership civique Social Change Factory. C’est ainsi que naquit le programme Voix Des Jeunes.

Présentez-nous l’émission Voix Des Jeunes (VDJ). Qu’est ce qui sous-tend cette émission?

Voix des Jeunes est un programme télévisé qui met en lumière 32 solutions efficaces et adaptées qui ont réussies à résoudre des problèmes socio-économiques clés dans diverses zones du pays et de l’Afrique. En plus de promouvoir ces solutions, VDJ demande à ses participants de proposer des schémas simples et pertinents de réplication, afin d’aider les téléspectateurs le désirant, à importer et implémenter ces solutions dans leurs propres localités. Le programme a la triple vertu d’inculquer de nouvelles méthodes de recherche et de création d’impact auprès des étudiants, de donner un relief nouveau et fort à des solutions pertinentes mais peu ou pas connues et d’informer un nombre important de citoyens sur les possibilités qui s’offrent à eux dans leur quête de meilleures conditions de vie et de travail.

Une première réussie d’après les critiques, à votre niveau, partagez-vous ce même constat ?

« Voix des Jeunes » a été lancée en avril 2015 pour la première fois sur la chaine 2stv et s’est positionnée en moins d’un an comme l’émission de télévision la plus crédible et la plus constructive pour la cible jeune au Sénégal. La première promotion comptait 52 jeunes étudiants brillants venant de 16 universités privées comme publiques. C’est un projet qui a coûté  cent vingt millions (120.00.000 FCFA). Nous avions l’an dernier trois partenaires la Fondation Total, Osiwa et l’Ambassade Américaine. L’évaluation du programme a été faite par un cabinet indépendant  avec les participants et elle a montré des résultats réellement positifs. 47 participants sur 52 ont considérés que le programme a considérablement transformé leur état d’esprit  et leur sentiment de responsabilité. Nous avons eu des centaines de feedback de téléspectateurs sur notre page Facebook. Notre émission est passée en Prime Time après le JT à 21h  sur la 2stv pendant les trois mois (03 mois) de sa 1ère saison. Un grand nombre  de participant de l’année dernière nous ont dit qu’ils s’étaient engagés sur des fronts entrepreneuriaux, ou associatifs et qui nous disent que l’expérience « Voix des Jeunes » a littéralement « changé leur vie », leur façon de voir, de penser et d’appréhender les choses. Et c’est cela l’objectif réel du programme. Mais il faut aussi dire que nous avons reçu de très bonnes critiques qui nous aideront vraiment à nous améliorer cette année.

Vous ne parlez que de partenaires privés mais qu’en est-il des autorités publiques. Avez-vous reçu leur soutien ?

Dans une certaine mesure oui. Le Ministre de l’Enseignement Supérieur (ndlr : Mary Teuw Niane nous a  fait la surprise d’être présent le jour de la finale. Il nous a même reproché de ne pas l’avoir associé et qu’il était vraiment intéressé par le concept.Il voulait y participer en 2016. On a reçu des appels et des e-mails d’encouragements de plusieurs de personnalités du pays, pour vous dire qu’on a eu de bons retours en général. Mais pour être tout a fait franc, nous avons quand même étaient déçu par le manque d’accompagnement réel des autorités et institutions publiques.

Sobel Aziz NGOM, Voix Des Jeunes

Quel est l’objectif de Social Change Factory dans trois (3) ans avec l’émission Voix des Jeunes ?

L’objectif d’abord dans 3 mois, « Voix des Jeunes » s’installera en Côte d’Ivoire et en Guinée en plus Sénégal. Notre ambition  est que dans cinq ans  « Voix des Jeunes » soit la plus grande émission pour  la promotion de l’engagement responsable des jeunes en Afrique Francophone. J’ai autour de moi une équipe de 08 gladiateur(e)s pleins de conviction et qui sont déterminés à mener cette mission au mieux et jusqu’au bout. Je pense que si on fait bien les choses on pourra mobiliser un public beaucoup plus large. Nous ciblons à moyen terme toute l’Afrique francophone. Et c’est ça, aujourd’hui, notre défi.  On cherche à cet effet, des partenaires assez solides et qui sont réellement engagé  non pas pour faire promouvoir leur logo ou produit uniquement mais par ce qu’ils y croient vraiment..

A plus long terme, quel est le défi de Social Change Factory ?

Nous avons plusieurs défis. Nous travaillons sur des programmes pilotes pour instituer progressivement un service citoyen actif et obligatoire dans les établissements d’éducation. Nous sommes convaincus que cette formation citoyenne favorisera des transformations sociales positives. Nous souhaitons également mener des plaidoyers pour  reformer les lois régissant les associations afin de leurs attribuer plus d’autonomie dans leur développement. Car après tout, elles sont les premiers groupements d’individu pour mener des actions entrepreneuriales, elle pourrait donc créer encore plus de valeur et d’emploi. Mais le plus grand défis, bien tristement,  reste l’indépendance et la viabilité financière.

A quand Voix des Jeunes saison2 ?

Le lancement de saison II « Voix des Jeunes » aura lieu ce 1er Avril à au Dôme du Sea Plaza à 15h30. Nous travaillons à ce que cette saison soit bien mieux que la précédente. Beaucoup de nouveauté, tant dans le fond que dans la forme attendent les téléspectateurs. L’année dernière c’était un peu une année pilote pour nous. On a appris de nos erreurs, nos ambitions ont grandi, et on compte bien nous améliorer sur tous les plans. Vous aurez le plaisir de découvrir tous ces changements dès notre première diffusion en Juin prochain.

Tout est fin prêt, équipes prêtes, budget bouclé ?

Comme je l’ai dit, on a sérieusement besoin de soutien. L’année dernière, on avait trois gros bailleurs avec des dons allant de 25 à 50 Millions de francs. Cette année on commence avec cinquante-six millions exactement (56.000.000 f).  Donc, il nous en manque à peu près soixante-dix (70) pour l’édition du Sénégal. Nous ferons ce qu’il faut pour les mobiliser afin de maintenir le flambeau allumer. On a un slogan avec mon équipe : « We don’t need to be god to change the world, being a gladiator is enough ».  On n’abandonnera donc pas ce projet. . Mais bon, c’est une contrainte du monde associatif au Sénégal.  On demande aux associations de créer des activités utiles et qui ont un impact, et parallèlement ce même système les restreint de la liberté de s’assurer leur propre viabilité. Donc, même si vous produisez un travail extraordinaire, son impact ne sera effectif que lorsque le projet aura été financé ou non par des bailleurs. On est obligé de dépendre de la générosité des bailleurs et des entreprises et c’est une sérieuse contrainte. Mais ce sont bien là les nœuds que les entrepreneurs doivent apprendre à dénouer pour ensuite être capable de transformer des systèmes.  Alors en attendant, même lentement, on avance encore et toujours.

Source: réussir business

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CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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