La diaspora africaine représente une puissance financière importante et utile pour les populations locales vivant sur le continent. L’estimation du pouvoir économique de la diaspora repose essentiellement sur les montants des transferts financiers effectués à partir de l’étranger et à destination de l’Afrique.

L’importance des fonds transférés

Selon un rapport publié par le FIDA (Fonds International de Développement Agricole), en 2016, 60,5 milliards de dollars ont été transférés par la diaspora en Afrique. À titre de comparaison, les ressortissants africains installés à l’étranger ont envoyé, en 2007, 44,3 milliards de dollars, soit une augmentation de 36 %.

 

Selon la BAD (Banque Africaine de Développement), le montant des transferts monétaires est plus élevé que les 60 milliards annoncés. Selon l’établissement, la somme serait située aux alentours des 65 milliards de dollars.

 

Ces transferts de fonds proviennent essentiellement des États-Unis, de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, du Canada, de la Suisse ainsi que de l’Arabie Saoudite. Parmi les pays destinataires recevant le plus d’argent, le Nigeria (21 milliards de dollars), se positionne en première place, suivi par l’Égypte (19,6 milliards de dollars) et le Maroc (6,9 milliards de dollars).

 

Néanmoins, ces chiffres sont à nuancer. En effet, les montants de transferts financiers annoncés par la BAD et le FIDA (65 milliards de dollars et 60,5 milliards de dollars) ne prennent en compte que les montants transitant par les canaux formels. Or il existe des flux informels par lesquels des montants importants sont transférés par les membres de la diaspora vers l’Afrique. Cette pratique s’explique notamment par l’absence d’infrastructures adéquates pour effectuer un retrait de l’argent dans les zones reculées et enclavées.

 

Trop souvent sous-estimée, la contribution de la diaspora africaine est très importante car très supérieure aux IDE qui s’élevaient en 2014 à 50 milliards de dollars ainsi qu’à l’aide publique au développement, 56 milliards de dollars pour la même période.

Le poids du coût des envois : un manque à gagner de 4 milliards de dollars pour la diaspora africaine

Actuellement, le coût des envois est très élevé sur le continent africain. Il faut compter environ 12,4 % contre 7,8 % dans le reste du monde, selon un rapport publié par l’ODI (Overseas Development Institute). En baissant les coûts de transfert à 5 %, la Banque mondiale affirme que cela permettrait à la diaspora africaine d’économiser 4 milliards de dollars.

 

Selon Khady Sakho Niang, présidente du Forum des organisations de solidarité internationale issues des migrations (Forim), la surtaxe résulte de la faiblesse du système bancaire en Afrique. De plus beaucoup d’Africains ne possèdent pas de compte bancaire ce qui permet aux opérateurs de transfert historiques tels que Western Union ou MoneyGram d’en tirer profit.

 

La diaspora africaine constitue une force financière avec laquelle les états africains doivent composer pour dynamiser les économies locales.

Les principaux pays bénéficiaires des transferts de fonds

Plus de 80 % des transferts financiers effectués par la diaspora vers l’Afrique sont captés par 5 pays sur le continent africain. Le Nigeria, qui compte 180 millions d’habitants, a reçu 21 milliards de dollars. L’Égypte, quant à lui, a capté 19,6 milliards de dollars et le Maroc, 6,9 milliards de dollars. L’Algérie et le Ghana ayant chacun reçu 2 milliards de dollars durant l’année 2016.

 

Les fonds transférés par la diaspora correspondent à 0,7 % du PIB des pays occidentaux. Par contre, pour certains pays africains, ces montants équivalent à plus de 10 % de leur PIB. Il s’agit notamment du Liberia, la somme annuelle reçue de la part de sa diaspora représente 31 % de son PIB. Cette part s’élève à 22 % pour la Gambie, à 20 % pour les Comores, à 35 % pour le Lesotho et à 14 % pour le Sénégal.

 

Selon la Banque mondiale, les fonds transférés par les Maliens résidant en France a contribué à la construction de 60 % des infrastructures maliennes. En effet, une quarantaine d’associations de Maliens ont pris en charge financièrement 150 projets au Mali pour environ 3 millions d’euros sur une période de 10 ans.

 

Réduire la pauvreté sur le continent africain est un enjeu majeur. Outre son apport financier, la diaspora africaine représente également un vivier de ressources humaines, de compétences et de savoir-pouvant contribuer au développement économique, notamment par la création d’emplois. La diaspora est dotée d’un esprit d’initiative qui lui permet d’occuper une place stratégique dans la structure sociale d’ensemble.

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CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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