Oui la culture est une force de frappe économique et bien plus ! Un rapport de décembre 2013 intitulé “l’apport de la culture à l’économie en France” de l’Inspection générale des Finances et de l’Inspection générale des affaires culturelles, évalue le “PIB culturel” de la France à 57,8 Md€ soit l’équivalent de l’agriculture et des industries alimentaires et plus que le secteur des télécommunications, l’industrie chimique ou le secteur automobile. Cela démontre du caractère vital de la culture pour l’économie et l’être humain !

Dans les pays en développement et en Afrique en particulier la culture et sa transmission sont en pleine transformation. Si traditionnellement les histoires se transmettaient oralement sous “l’Arbre à Palabres” aujourd’hui les histoires sont diffusées via les smartphones, les tablettes et les ordinateurs portables. Si pendant des décennies l’Afrique a été pénalisée par son manque d’infrastructures aujourd’hui, grâce aux technologies sans fil elle entre de plain-pied dans le 21ème siècle.

D’ici 2020, autrement dit demain, le taux d’utilisation des smartphones en Afrique va doubler.

Cela grâce à plusieurs facteurs et notamment la montée en puissance d’une classe moyenne, une population jeune qui compte plus de 200 millions de personnes âgées de 15-24 ans. Et cette tendance au rajeunissement va s’accélérer puisque qu’en 2050 le continent abritera un quart de la population mondiale.

Les technologies permettent également aux africains de raconter et diffuser eux-mêmes leurs histoires, ils participent ainsi activement à changer l’image mondialement perçue du continent.

Aujourd’hui avec un smartphone et un logiciel de montage les jeunes d’Accra, d’Abidjan, de Dar-el-Salam ou de Nairobi se mettent en scène et donnent à voir à l’autre d’autres images de leurs pays, de leurs cultures, de leur vie et de leurs préoccupations, au-delà des poncifs véhiculés par de ONGs dont le modèle économique dépend de la diffusion d’images misérabilistes.

La culture est donc un levier économique, mais pas seulement.

Si Afrostream est une entreprise et à ce titre se doit d’être rentable, comme la plupart des entreprises culturelles, nous sommes bien plus que nôtre seul chiffre d’affaires. Nous offrons une plateforme de diffusion à des artistes, des auteurs et des acteurs que les circuits traditionnels ignorent ou pour lesquels les infrastructures de type cinéma classique n’existe pas.

De plus, Afrostream participe à l’exception culturelle française en diffusant des films afro-américains, afro-caribéens et africains en français dans le monde entier. Ainsi nous participons à montrer l’autre sous un angle différent. Aujourd’hui, l’Afrique parce qu’elle a la possibilité de se raconter elle-même aux autres, à travers des médias et plateformes culturelles, attire de nouveaux investisseurs. Aux Etats-Unis une série télévisée a même donné un nom au phénomène par lequel une œuvre culturelle transforme l’économie locale : le “Five-O effect” du nom de la série Hawaii Five-O ou en France “Hawaii police d’Etat”. Depuis que la chaîne de télévision CBS a remis au goût du jour cette série télévisée des années 80, l’économie de cet Etat américain a fait un bond. Chez Afrostream depuis que nous diffusons la série Windeck, certains de nos abonnés expriment leur désir de partir s’installer en Angola !

La culture et ses acteurs donnent à voir un monde multiple et varié. La culture est un agent essentiel du soft-power dans un monde en changement et chaque jour plus complexe.

Une nouvelle génération émerge en Afrique. Celle des réalisateurs de Nollywood, deuxième industrie cinématographique au monde, des studios d’animations, des Youtubeurs et des plateformes de diffusion de contenus exclusifs en streaming. Avec elle émerge une classe moyenne dont le “way of life” ou style de vie fait rêver annonceurs et créateurs de contenus.

La culture en Afrique, comme dans le monde développé, est un levier économique et diplomatique actionné par la passion, le talent et la vision d’une nouvelle génération avide de se mettre en scène et d’accéder à ces créations où qu’elle se trouve sur le continent.

http://www.huffingtonpost.fr/tonje-bakang/de-larbre-a-palabres-au-s_b_10728864.html

About The Author

CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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