William Elong. Un nom à retenir. Ce pionnier visionnaire et autodidacte de 22 ans est à l’origine de la première offre de services de drones civils au Cameroun, à travers sa start-up, Dronefrica. Pour ce jeune homme, titulaire d’un MBA en stratégie et intelligence économique de l’École de Guerre Économique de Paris obtenu à seulement 20 ans – ce qui en fait l’un des plus jeunes diplômés de l’histoire de cet établissement – il y a tout à faire en la matière en Afrique. Face à cette révolution socio-technologique en cours, EcceAfrica n’a pas résisté au plaisir d’approfondir le sujet en compagnie de son concepteur.

Ecce Africa: Dronefrica bénéficie d’une médiatisation très intéressante pourriez-vous cependant nous représenter votre projet?

William Elong: L’idée c’est d’utiliser les drones pour améliorer les conditions de vie locales à travers une offre de services complète. Au départ, je voulais m’arrêter à commercialiser des drones. Ensuite, j’ai pensé que ce serait dommage de s’arrêter à mi-parcours. En associant d’autres projets à celui-ci, Dronefrica est né.

Il existe deux types de drones. Les drones militaires utilisés par exemple dans la lutte contre le terrorisme et les drones civils qui ne sont pas équipés d’armes et offrent différents services. Ils présentent plusieurs avantages dont la cartographie est l’aspect le plus important en raison de la précision des images obtenues.

Cet aspect participe par ricochet à la promotion du tourisme local. L’Afrique est belle, mais sa beauté est à l’abri des moteurs de recherches. On en présente un visage biaisé et archaïque au nom de l’authenticité. Je ne pense pas que l’Afrique doive brader sa dignité car nos villes et capitales, à l’architecture noble, méritent d’être valorisées. Le drone journalisme que j’ai testé et l’amélioration de la présentation des matchs sont des volets

EA: Parlez-nous du futur de Dronefrica pour vous qui aspirez à devenir le leader du marché du drone

WE: Nous avons mis en place un business model autour des drones qui, selon nous, correspond mieux à nos réalités. Dans les années à venir, sans fausse prétention, nous serons les leaders du marché, j’y crois fermement. Nous avons un projet d’usine d’assemblage locale de drones après le Cameroun si le business model s’avère efficace.

Nous travaillons avec le Consortium Drone Valley International pour faire des drones une réalité en Afrique. Par exemple des ateliers de fabrication de drones sont en cours de déploiement en Côte d’ivoire pour des jeunes passionnés de technologie. L’environnement est l’enjeu réel de notre développement en Afrique.

Le drone est un objet de sensibilisation à la déforestation et l’écotourisme. Par ailleurs, ils ont pour moi une vocation médicale importante. Dans des villages reculés nous pourrions livrer des médicaments aux personnes âgées et aux enfants. Cela réduirait nécessairement le taux de mortalité de la région. N’oublions pas qu’en Afrique, des milliers d’enfants décèdent chaque année parce qu’ils n’ont pas eu accès à de simples comprimés. L’unicef a montré les ravages du paludisme, je considère ces enfants comme mes petits-frères et l’hypocrisie médiatique m’écœure.

Avec les drones, je peux changer la donne et offrir du rêve et de l’optimise aux enfants, aux apatrides abandonnés à certaines frontières car les drones sont aussi des jouets!

EA: On assiste à un engouement pour le drone civil en Afrique. C’est une technologie dont les applications s’accordent parfaitement au contexte africain. En tant que spécialiste, pouvez-vous nous parler de l’encadrement juridique et institutionnel au Cameroun ?

Il y a un réel engouement sur tout le continent, c’est impressionnant! Je n’imaginais pas du tout recevoir autant de soutien quand je me suis décidé à me lancer sur ce marché. Spécialiste c’est un grand mot, je suis un simple autodidacte et internet est mon meilleur enseignant jusqu’ici.

Au-delà de cela, en matière de règlementation tout est encore à faire. J’ai profité d’un passage sur la CRTV (la chaine nationale) dans le cadre de l’émission Thematik pour faire un plaidoyer sur la nécessité d’une loi sur les drones au Cameroun.

Aujourd’hui, il y a un vide juridique pour les zones non sensibles. Autour des lieux où la circulation humaine est importante, des autorisations aux autorités publiques locales compétentes peuvent être sollicitées sans obligation. Pour ma part, en attendant qu’on légifère, le respect des textes est de mise

EA:Puisque vous souhaitez mettre un service de drones à la disposition du public, comptez-vous exploiter les infrastructures existantes ou en créer ? A ce propos, que pensez- vous des différents projets en la matière, en particulier celui du port de drones-cargos ?

Nous pensons mettre en place nos propres installations où des drones pourraient être assemblés. Nous avons déjà sous la main divers espaces où nous pourrons entreposer un parc complet de drones.

Le projet de drone-cargo me semble être une idée géniale, à condition de travailler avec les acteurs actuels de la chaîne de distribution. Le port de drones-cargos va permettre de sauver des vies dans les zones reculées, booster l’économie locale, j’y vois beaucoup d’aspects positifs.

EA: Vous levez des fonds pour l’aboutissement du projet Dronefrica. Pourquoi ne pas avoir pris part à l’un de ces challenges, tels que Demo Africa, pour accélérer le processus de financement de votre start-up et accroître sa visibilité ?

WE: Effectivement, nous venons de lancer la levée de fonds pour notre projet. L’objectif est de réunir dans les mois à venir 300.000 dollars qui nous permettront d’avoir notre flotte personnelle de drones capable d’être déployés dans divers pays en Afrique. J’ai postulé pour Demo Africa, j’ai perdu. C’était édifiant, cela m’a permis de réaliser les limites de mon business model à l’époque en voyant à quelle étape étaient ceux qui ont été retenus. Ils le méritaient tous. Nous avons pris part à d’autres challenges mais nous voulons réussir à obtenir de l’argent, pas juste des titres.

 

EA: Le drone fait office de panacée dans de nombreux domaines. Faut-il pour autant se contenter de cet aspect? N’y a-t-il pas un revers de la médaille à craindre ?

L’intérêt porté aux drones est une tendance qui apporte beaucoup en termes d’innovations. Ceci dit il y a effectivement un revers de la médaille, la cybersécurité. Les dispositifs connectés souffrent parfois d’un manque de sécurisation adéquate. Le cas des drones est encore plus particulier parce qu’ils peuvent être exploités de façon inappropriée pour commettre des actions illégales. D’où l’intérêt d’une législation pour encadrer leur usage et éviter les abus.

EA: Pour approfondir la question précédente, n’y a-t-il pas à craindre que certains des services proposés grâce aux drones ralentissent le développement structurel dans certains pays d’Afrique? Par exemple, le recours aux drones pourrait freiner la volonté de construire une voie parce que les drones auront réduit l’enclavement de la région concernée.

WE: Merci de cet exemple. Je vais reprendre le même. Supposons que désormais entre deux localités A et B, les drones livrent du matériel, des vivres etc. Forcément les zones A et B se développent plus vite et le besoin de connecter les hommes se fait de plus en plus pressant. Par conséquent, même si au départ les drones semblaient être une alternative à la route bitumée, l’impact positif qu’ils ont sur l’économie locale fait que les hommes finissent logiquement par faire encore plus d’efforts pour rendre leur localité accessible par des voies conventionnelles comme la route. Je ne pense pas que les drones puissent ralentir le développement d’un pays, tout au contraire.

EA: Pourriez-vous nous présenter le Dronefrica Challenge ? A quoi doit-on s’attendre?

WE: Le Dronefrica Challenge, ce sera du jamais vu en Afrique! Nous avons observé ce qui se fait de mieux à travers le monde en termes de compétitions de drones et concocté une compétition inédite. Les utilisateurs de drones en Afrique seront invités à partager des photos VALORISANTES de leur pays, prises depuis des drones. Je ne peux pas vous en dire plus pour le moment, je préfère vous garder une belle surprise. Si une entreprise est intéressée à sponsoriser l’évènement c’est le moment de nous écrire à dronefrica@gmail.com .

lu sur: http://goo.gl/bNo611

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CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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