Le Sénégal affirme de plus en plus sa volonté de généraliser l’accès à l’électricité. Le pays qui pourtant, il y a moins de 5 ans, faisait face à un déficit énergétique rythmé par des délestages quotidiens, est entré dans une nouvelle ère, comme le confirment les responsables de la Société nationale d’électricité du pays.

Sur le continent, le Sénégal est le 8e pays en termes de taux d’accès à l’électricité, a indiqué Abdoulaye Dia, secrétaire général de la Société nationale d’électricité (Sénélec). En octobre 2016, 57% des foyers en zones urbaines avaient accès à l’électricité et 30% y avaient accès en zones rurales.

Aujourd’hui, avec seulement quelque 70h de coupures chaque année, le pays de la téranga (hospitalité en langue wolof) dispose de quelque 200 mégawatts de réserve, soit plus que la consommation du Mali, deux fois celle de la Mauritanie, a encore estimé Abdoulaye Dia qui s’entretenait samedi avec la presse en marge d’un atelier de formation organisé par l’APIX à l’intention du collectif des journalistes économiques (COJES) dans le département de Mbour, une ville de l’ouest du Sénégal, située sur la Petite-Côte, à environ 80 km au sud de Dakar.

Fort de ces résultats, le Sénégal ne compte pas cependant s’arrêter en si bon chemin. La Sénélec qui croulait sous le poids des dettes il y a encore quelques années, s’emploie plus jamais à améliorer la fourniture d’électricité à travers tout le pays. La compagnie a levé 2 000 milliards de francs CFA pour mieux accomplir cette mission. Rien que pour cette année, la Sénélec va investir 254 milliards de Fcfa dans des projets de construction de centrales électriques supplémentaires, l’extension du réseau de distribution électrique et une meilleure intégration de l’outil informatique dans la gestion du secteur. Mieux encore, ce financement destiné à l’accroissement de la production d’électricité dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest de 14 millions d’habitants a été pratiquement mobilisé, d’après les responsables de la société de distribution d’électricité.

 Grâce à Macky Solaire

Cependant, il faut noter qu’avant 2015, un tel investissement n’était pas envisageable. En 2016, l’entreprise a réalisé un bénéfice de 30 milliards de Fcfa, alors que juste avant 2014, elle ne réalisait pas de profits. Le secret de cette performance est à chercher dans la politique énergétique initiée par le président Macky Sall, arrivé au pouvoir en 2012. Il s’agit d’un vaste programme d’indépendance énergique qui a commencé d’ailleurs à se concrétiser.

En 2016, la Sénélec a mis en service 270 mégawatts (MW) additionnels, soit plus de la moitié de ses capacités cumulées en 2015, qui étaient de 510 MW. La même année, le président Sall a inauguré la centrale solaire de Bokhol au nord du pays, à 120 km de la ville de Saint- Louis. D’une capacité de 20 mégawatts-crête, la plus grande centrale solaire en Afrique de l’Ouest a nécessité un financement de 17 milliards de Fcfa pour sa construction. Et bientôt, la centrale à charbon de Sendou, dans la commune de Bargny située dans la région de Dakar, va voir le jour. Elle sera dotée d’une capacité de 125 MW. A cela s’ajoutent la centrale de Malicounda située à l’ouest du pays et six autres projets d’énergie solaire et éolienne. Ils seront achevés d’ici à 2018.

Sur les pas du Sénégal

Il faut noter que ces hausses de production ont fait baisser le prix de l’électricité de 10% début 2017. Le pays qui a récemment découvert une poche de gaz estimée à 15 000 milliards de mètres cubes et des puits de pétrole -une première en termes de quantité pour le gaz dans le pays- va davantage affirmer son indépendance énergique dans les années à venir.

Cependant, il faut signaler que d’autres pays en Afrique font aussi d’énormes efforts dans ce sens. Le Ghana qui sera exportateur d’électricité dans quatre ans, selon la Banque mondiale, est un exemple patent.

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CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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