La diaspora africaine connaît de profondes mutations amplifiées par la révolution numérique. Outre son engagement financier en faveur du continent à travers les transferts importants d’argent, cette diaspora de l’ère informationnelle développe aujourd’hui, grâce aux outils du numérique, des qualités qu’elle met au service de l’Afrique.

Les transferts de fonds sont en augmentation permanente en Afrique et contribuent au développement des économies du continent.  Les chiffres publiés à ce sujet par la Banque mondiale confirment bien cette dynamique. En effet, en 2014 près de 120 millions d’africains ont reçu 60 milliards de dollars envoyés par 30 millions d’africains de la diaspora.

Si ce montant, supérieur à l’aide publique au développement (56 milliards de dollars en 2014) et aux investissements directs étrangers (50 milliards de dollars), justifie que l’on qualifie la diaspora africaine de puissance financière, cette diaspora regorge d’autres potentiels déterminants dans le développement de l’Afrique.

À ce propos, nous observons aux côtés des entrepreneurs africains de la diaspora que nous accompagnons juridiquement d’autres qualités primordiales mais néanmoins sous-estimées. En réalité, il s’agit d’une nouvelle génération de cette diaspora que nous nommons diaspora africaine de l’ère informationnelle. Cette génération est décomplexée, interconnectée, interactive et force de proposition.

Une génération décomplexée

Cette génération ne se laisse plus enfermer dans les complexes développés par la diaspora africaine au cours de sa longue histoire et qui résultent de l’esclavage, de la ségrégation raciale, de la colonisation ou encore des conditions économiques et sociales défavorables des communautés noires.

On le voit bien, parce qu’elle n’est plus dans la revendication ou dans l’affirmation identitaire.

Elle a compris qu’elle n’est plus dans un monde cloisonné mais plutôt dans un monde numérique interconnecté qui offre un champ des possibilités infinies dont elle se saisit pour proposer des solutions disruptives au lieu d’être dans la revendication ou dans l’attentisme. Elle gagne en respect de cette façon là et elle en a conscience. Elle est aussi dans la réalisation de ce qui fait sens, c’est-à-dire de ce qui a de l’impact social, économique et environnemental.

Une génération interconnectée

C’est une génération interconnectée qui s’affranchit des limitations sociales et géographiques. Elle n’est plus dans l’exclusion de l’autre à cause de ses origines sociales, géographiques, ou encore ethniques.

Nous observons en effet de la part des jeunes entrepreneurs que nous accompagnons qu’ils se saisissent des avantages des nouvelles technologies de l’information et de la communication, des plateformes et des réseaux sociaux pour créer des interconnexions au sein du monde noir et avec les différentes parties du monde.

Ils ont bien compris l’intérêt de l’agilité dans le temps et l’espace. L’agilité ne cloisonne pas mais permet de modifier les repères et de changer de paradigme. Elle est mobilisatrice et permet d’avoir de l’impact.

C’est une génération qui tire profit des interconnexions dans un espace aussi immense que le monde du web pour interagir entre eux en partageant des connaissances et en développant leur visibilité. Elle peut alors mobiliser des ressources importantes et nécessaires à la concrétisation des visions et des valeurs qu’elle porte et qu’elle exprime dans des initiatives transnationales.

Aujourd’hui, elle a toute sa place dans la construction du continent.

Jusqu’à ces dernières années, il nous semble que la diaspora africaine était la plupart du temps absente des initiatives en vue du développement de l’Afrique.

L’on observe aujourd’hui un changement en la matière avec une génération qui est dans la créativité et dans l’innovation. Elle propose des solutions nouvelles utiles et adaptées au contexte dans lequel elles se manifestent sur le continent africain.

De fait, elle est à même de participer aux transformations du cours de l’histoire de l’Afrique et apparaît de manière évidente comme une des clés à ses défis et à ceux du monde.

Aujourd’hui, elle a toute sa place dans la construction du continent, car elle est un élément essentiel de la transition de l’Afrique vers un développement inclusif.

About The Author

CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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