Née à Champigny-sur-Marne, en région parisienne, de deux parents ingénieurs, elle commence la boxe à 12 ans, après s’être initiée à la danse classique, au patinage artistique et à la natation: “C’était un sport de combat que j’avais vu à la télé et que j’avais envie de tester. La boxe anglaise, ça a été un peu un hasard.” Si elle est l’une des rares femmes à monter sur le ring, elle assure ne pas avoir subi le machisme du milieu: “Peut-être que j’ai été chanceuse, mais j’ai été très bien accueillie par mes entraîneurs, qui étaient protecteurs envers moi et ne faisaient pas de différence entre les filles et les garçons.” À 17 ans, s’ouvre à elle la possibilité d’entrer en équipe de France. À l’époque, Estelle Mossely a déjà l’ambition olympique dans un coin de la tête. Une tête bien faite qu’elle n’a pas l’intention de négliger: “Il était hors de question que j’arrête les études.” À 18 ans, son bac S en poche, elle s’entraîne deux fois par jour et entre en parallèle à l’école supérieure d’ingénieurs Léonard de Vinci à Courbevoie. Si aucun aménagement n’est pensé pour les sportifs de haut niveau, la jeune femme a toutefois la possibilité de s’absenter pour ses échéances sportives. Fan de nouvelles technologies, elle a toujours voulu “travailler dans l’informatique”. Au terme de cinq années d’études, elle est embauchée chez Allianz en tant que concepteur développeur. La programmation informatique n’a pas de secret pour elle.

Comment chacune de tes deux activités nourrit-elle l’autre? 

Je me suis toujours dit que j’avais besoin des deux. Pourtant, ça n’a pas toujours été facile de les faire cohabiter, notamment pendant mes études, qui n’étaient pas spécialement aménagées pour les sportifs de haut niveau. Aujourd’hui, c’est un équilibre que j’ai trouvé et qui m’est essentiel. Dans les moments difficiles de l’entraînement, dans les moments d’échec en compétition, avoir une autre activité me permettait de basculer dans un autre monde, qui m’aidait à passer le cap.

En quoi sont-elles radicalement différentes? 

D’un côté, il y a une activité physique, de l’autre, une activité intellectuelle. Du coup, il faut que je sois la meilleure, intellectuellement parlant, dans mon entreprise, et la meilleure physiquement à l’entraînement.

En quoi sont-elles complémentaires? 

Qu’il s’agisse du sport ou du travail, j’ai toujours envie de progresser, de faire mieux, de me rapprocher de mes objectifs. Les médailles à venir, les résultats dans mon travail, je suis toujours à la recherche d’une évolution, d’un progrès.

Il faut avoir une certaine force de caractère pour monter sur le ring, donner et prendre des coups.

Quelles qualités requièrent-elles l’une et l’autre? 

De la volonté, beaucoup de rigueur et le dépassement de soi. Mais aussi le respect de l’autre: j’ai toujours été amenée en tant qu’ingénieure à travailler en groupe, on doit accepter les différences de chacun pour donner le meilleur possible, et c’est pareil dans la boxe.

Ta personnalité s’adapte-t-elle à chacune de tes activités? 

Oui, je suis quelqu’un à l’esprit très compétitif, et combatif évidemment. C’est important en boxe car on est dans la confrontation avec les autres, dans le combat, et il faut avoir une certaine force de caractère pour monter sur le ring, donner et prendre des coups. C’est pareil en tant qu’ingénieure, les contraintes sont assez lourdes, on a parfois peu de temps au vu de la quantité de travail à fournir. J’ai cette capacité à continuer malgré les difficultés qui se dressent sur mon parcours.

En tant que femme, exerces-tu aussi facilement l’une et l’autre de tes activités? 

Oui, je ne fais pas attention aux problématiques que les femmes peuvent avoir dans le milieu du sport de haut niveau, même si évidemment j’en suis consciente. La boxe est à la base un sport masculin, et chez les ingénieurs, il y a toujours eu plus d’hommes que de femmes; je suis par exemple la seule sur une équipe de quinze personnes. Ma force de caractère et ma détermination font toutefois que ça passe au second plan.

Si tu devais choisir une activité, laquelle serait-ce? 

Entre sport et défi entrepreneurial, je n’ai pas envie de faire un choix, je suis passionnée par ce que je fais: je suis devenue championne olympique et, à côté de ça j’ambitionne de devenir une grande femme au sein de l’entreprise.

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CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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