Disponible en téléchargement sous Android, la plate-forme musicale de streaming souhaite d’abord se centrer sur la RDC.

Baya Ciamala est parti d’un constat simple : « La musique congolaise n’est pas suffisamment mise en avant sur les grandes applications de streaming, comme Deezer ou Spotify. Le jour où Papa Wemba est décédé, pas une de ces applications n’est revenue sur sa carrière, personne n’a proposé des playlists à ces fans. »

Cet animateur radio de Kinshasa mûrit son projet depuis longtemps et se lance en 2017. Depuis un an, son application Baziks est disponible en téléchargement sous Android, le système d’exploitation mobile de Google, et accessible depuis les navigateurs Internet. « L’application propose plus de 300 artistes, soit 1 500 heures de musique, et compte déjà 10 000 abonnés », explique ce grand gaillard de 37 ans au Discop, le grand marché de l’audiovisuel africain, qui s’est clôturé à Johannesburg vendredi 16 novembre.

Deux ans auparavant, au même endroit, Baya Ciamala remportait le prix Musique en ligne de la première édition du Digital Lab Africa, un tremplin pour entrepreneurs africains organisé par la coopération française. Chaque année, dix porteurs de projets multimédia – animation, jeux vidéo, musique en ligne, réalité virtuelle et contenu immersifs – sont sélectionnés.

En plus d’un chèque de 3 000 dollars (quelque 2 600 euros), ils sont coachés et partent en incubation en France pour faire décoller leur start-up. « On a aidé Baya à repositionner son projet, repenser son modèle économique et le marché cible auquel il voulait s’attaquer »,explique Erika Denis, la coordinatrice du programme, également attachée audiovisuelle à l’ambassade de France en Afrique du Sud.

« Un marché de niche »

A l’origine, Baya Ciamala visait toute l’Afrique et ciblait les artistes indépendants ou autoproduits. Finalement, Baziks suit plus le modèle de Deezer et se recentre sur la République démocratique du Congo (RDC), « au moins pour l’instant », assure t-il. A titre de comparaison, Deezer, l’application française lancée en 2006, compte 16 millions d’abonnés dans 180 pays, et un catalogue de 53 millions de morceaux.

« On est sur un marché de niche, mais la demande est considérable pour la musique en ligne. Il y a de la place pour tout le monde »,assure l’enthousiaste entrepreneur, qui s’apprête à entrer dans la phase de commercialisation de son application. Début 2019, Baziks va proposer des abonnements mensuels de 3 ou 4 dollars, sur le modèle Freemium et Premium de beaucoup d’applications. « Les gens payeront leur abonnement s’ils le souhaitent ou sinon ce seront les annonceurs qui permettront au public de consommer de la musique », précise t-il.

Avant cela, la start-up va lancer une campagne de financement participatif pour constituer une base d’abonnés payants et, avec les sommes levées, résoudre les derniers bugs techniques du site Internet et de l’application. Epaulé par le Digital Lab Africa, Baya Ciamala a également noué un partenariat avec Vodacom, le premier opérateur téléphonique de RDC avec 12 millions d’abonnés, qui lui permet de bénéficier de sa plate-forme de paiement en ligne Mpesa. Mais aussi avec la Société congolaise des droits d’auteurs (Socoda), dont il a désormais accès au catalogue.

« Nous allons rajouter ce contenu au fur et à mesure en étant pointilleux sur nos choix », explique t-il, alors que la capacité de ses serveurs est encore limitée. Que les futurs abonnés se rassurent : « De la rumba traditionnelle aux jeunes talents de l’afro-urban, tous ont une place sur Baziks ! », ajoute l’entrepreneur.

Le Monde

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CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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