Il n’y a aucun doute sur la place de l’audiovisuel dans la consommation de contenu aujourd’hui, dans le monde entier, comme en Afrique. La consommation du contenu audiovisuel via internet connaît des hausses sans précédent depuis les 5 dernières années, et avec l’amélioration continue de la qualité de la connexion internet, les choses ne sont pas sur le point de changer. c’est certainement la raison pour laquelle les groupes spécialisés dans la production de ces contenus s’y lancent, et le groupe Canal n’est pas en reste.
Mais encore, en dehors d’internet, la télévision est l’un des moyens de communication les plus prisés dans le monde. Elle a un poids fort comme véhicule d’informations et les annonceurs l’ont compris. L’Afrique étant plus que jamais terre d’attractivité pour le business, il était donc important que les éditeurs et les opérateurs de télévision s’y développent, et s’y déploient.
Canal+ Afrique
Filiale de Canal+ Overseas, Canal+ Afrique est éditeur et opérateur de Canal+ Horizons en Afrique. Les contenus sont proposés via les “bouquets Canal+”, disponibles aujourd’hui dans plus de 20 pays d’Afrique Centrale et de l’Ouest. Évoluant uniquement via satellite au départ, on peut observer que depuis 2016, Canal+ Overseas se met également à la TNT, notamment en RDC.
A ses premières heures en Afrique, Canal+ n’offrait pas de contenus à caractère local, ce qui faisait la force d’opérateurs et d’éditeurs tels que DSTV, Côte Ouest, Africaxp, ou encore THEMA (propriétaire de Nollywood Tv, Novelas Tv et Gospel Music TV). L’acquisition de la majorité des parts de ces derniers par Canal+ Afrique et le lancement de A+, dédiée aux contenus locaux semble avoir définitivement permis à l’éditeur français de s’implanter convenablement en Afrique.
L’assaut des plateformes et des opérateurs internationaux
Les opérateurs internationaux se passent désormais des intermédiaires, qui autrefois dénichaient ça et là des productions locales à eux revendues et devenues de grands succès. A côté de ça, le caractère populaire de plateformes telles que Netflix qui s’appuient sur la pénétration croissante d’internet en Afrique n’est pas ce qu’on peut appeler une bonne nouvelle pour les opérateurs locaux (Netflix dépasse déjà le million d’abonnés sur le continent). Mais encore, des plateformes moins connues (mais pas moins invasives) se frayent un chemin, à l’instar de iflix, d’origine malaisienne, qui est aujourd’hui présente au Ghana et au Kenya.
L’obligation de se réinventer pour survivre
En observant l’évolution de Canal+ en Afrique, on peut noter le développement de créations originales Canal+, traitant de problématiques locales et avec des acteurs locaux. Les opérateurs locaux devraient en faire de même. S’ils doivent continuer à dénicher des productions de qualité sur le continent, ils doivent eux-mêmes se dévouer pour être présents sur toute la chaîne, de la production à la diffusion.
Qui va concurrencer Canal+ Afrique ?
Bien que l’éditeur et opérateur appartienne à un groupe puissant sur le plan mondial, Canal+ Afrique reste un “nouveau venu” sur le plan local, et doit encore “se faire les dents”. Sur le plan international, les plateformes web grapillent rapidement des parts de marché. Même avec son application MyCanal qui permet de suivre ses programmes sur n’importe quel support mobile connecté, il reste vrai que des pure players comme Netflix ou Iflix ont de l’avance à ce niveau. Quid des opérateurs “traditionnels” comparés à Canal+ Afrique ?
Canal+ Afrique c’est 4,89 millions d’abonnés en fin 2019
Le distributeur Sud Africain DSTV surpasse le français, avec près de 19 millions d’abonnés sur le continent. DSTV possède également un service de diffusion mobile, permettant de recevoir le signal sur notebook, laptop ou encore sur smartphone.
La présence du chinois Startimes n’est pas non plus à négliger, avec 10 millions d’abonnés et une couverture continentale.
Même si les éditeurs et opérateurs tels que Canal+ sont présentés comme de véritables rouleaux compresseurs qui se passent aujourd’hui des intermédiaires pour aller directement à la source des programmes auxquels les africains pourraient plus naturellement s’identifier, les opérateurs locaux auront toujours un coup à jouer dans l’audiovisuel en Afrique. La flexibilité de leurs offres, l’adaptation aux contextes locaux, la qualité de leurs contenus et leur capacité à collaborer seront déterminantes.
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