Estimer la valeur d’une entreprise non cotée mais avec un historique industriel se réalise de manière aisée. À contrario, la valorisation d’une start-up, éventuellement sans clients, dotée d’aucun historique de ventes s’avère être une opération complexe à effectuer. Néanmoins, il existe différentes méthodes permettant de déterminer la valeur d’une start-up. Quelles sont les différentes approches possibles ?

1.    L’approche « Berkus »

Cette méthode implique de comparer votre start-up avec une entreprise dont le profil se rapproche sensiblement de la vôtre. Cinq valeurs doivent être prises en considération : valeur de base de la start-up (projet), technologie, business model, capacité de lancement du produit et les qualités du management.

 

Grâce à cette approche, vous calculez la valorisation pre-money d’une start-up n’ayant jamais généré de chiffre d’affaires.

2.    L’approche relative à la somme des facteurs de risque

La méthode « Risk Factor Summation Method » s’appuie sur l’approche Berkus. Dans un premier temps, il convient de déterminer la valeur initiale de la start-up. L’estimation obtenue doit, ensuite, être ajustée en fonction de 12 paramètres destinés à évaluer la qualité de la start-up.

Sont pris en compte les critères suivants : maturité de l’entreprise, management, les risques légaux, industriels, commerciaux, financiers, concurrentiels, technologiques, judiciaires, risques liés à la politique d’exportation mise en place, risques liés aux relations publiques, sortie du capital fructueuse.

La valeur initiale repose sur la valeur moyenne des start-ups dont le profil est similaire, et situées dans la même zone géographique. Les facteurs de risques se calculent par palier de 250 k€, 500 k€ correspondant à un risque très faible et – 500 k€ à un risque très élevé. Cette approche de la somme des facteurs de risque s’adresse aux start-ups dont le chiffre d’affaires est inexistant.

3.    L’approche du tableau de bord (« Scorecard Valuation Method »)

Cette méthode est plus pointue que les deux précédentes. Il s’agit dans un premier temps d’appliquer l’approche de la somme des facteurs de risque, calcul de la valeur initiale de la start-up puis ajustement en fonction de différents critères pondérés selon leur degré d’importance dans la réussite du projet.

 

Cette approche également connue sous le nom de la « méthode de Bill Payne » intègre 6 critères répartis ainsi : management (30%), taille de l’opportunité (25%), produit ou service (10%), canaux de ventes (10%), maturité de la société (10%) et les autres facteurs (15%).

4.    L’approche « Transactions comparables »

Cette méthode ressemble étrangement à la règle de trois. En fonction de la start-up à évaluer, un indicateur doit être défini. Celui-ci doit permettre d’avoir une idée plus ou moins exacte de la valeur de la start-up. L’indicateur varie en fonction du secteur d’activité. Il peut s’agir, par exemple, pour l’industrie médicale du nombre de brevets déposés.

 

Il est également possible, à défaut d’indicateur, de prendre en compte le chiffre d’affaires, la marge nette ou la marge brute.

5.    L’approche comptable

La méthode comptable s’appuie sur la valeur de l’ensemble des actifs « corporels » de l’entreprise. En termes de valorisation d’une start-up, l’utilisation de cette approche est discutable dans la mesure où elle se focalise uniquement sur les actifs « corporels ». Or, la majeure partie des start-ups ont recours à des actifs incorporels tels que la R&D, logiciels, etc.

6.    L’approche liée à la valeur liquidative

La valeur liquidative correspond à la valorisation estimée lorsque la start-up est placée en liquidation. Le calcul prend en compte les éléments : mobilier, équipements, stocks, etc. Plus concrètement, il s’agit de l’ensemble du matériel susceptible d’être vendu dans les plus brefs délais.

 

Cette valorisation repose sur le principe suivant : combien est-il possible d’obtenir si tout ce que possède la start-up est vendu en moins de deux mois ? Par défaut, les biens immatériels ne valent rien : propriétés intellectuelles, marques, brevets, etc.

 

Le raisonnement est le suivant : les biens immatériels, pour éviter la liquidation, auraient dû être vendus, s’ils ne l’ont pas été c’est qu’ils n’ont aucune valeur.

7.    L’approche basée sur l’actualisation des flux de trésorerie (« Discounted Cash Flow »)

Dès l’instant où une start-up a le vent en poupe, elle génère un flux de trésorerie positif. Cela signifie donc que la valeur de l’entreprise correspond à la somme de tous les flux cumulés au fil des ans.

 

La méthode, basée sur l’actualisation des flux de trésorerie, repose sur un principe plus ou moins similaire.

8.    L’approche « First Chicago Method »

L’approche « First Chicago » ne peut s’appliquer qu’à une situation précise : « comment estimer la valeur d’une start-up dont le potentiel de développement est faible ? ».

 

La méthode « First Chicago » établit trois valorisations : un scénario dans lequel la start-up ne connaît aucune croissance, un scénario portant sur une entreprise classique qui se développe peu à peu et le « best-case » croissance explosive, la petite start-up se transforme en société importante.

 

Les trois valorisations doivent être calculées à l’aide d’une seule et même méthode. La valorisation finale correspond à la moyenne pondéré des différents cas de figure.

9.    L’approche « Capital-risque » (« Venture Capital Method »)

Cette approche fonctionne selon l’objectif de rentabilité défini par l’investisseur. Pour déterminer la valeur actuelle de l’entreprise, l’investisseur évalue les risques potentiels susceptibles de se produire durant les x années suivantes.

L’investisseur  estime que la start-up vaudra 100 millions d’euros dans 8 ans ? En effectuant un rétro-calcul et en tenant compte de la dilution attendue durant les prochains tours de financement, vous obtenez un montant qui correspond à celui que l’investisseur envisage de placer dans la start-up.

L’approche « Transactions comparables » est très souvent utilisée. N’oubliez pas qu’une valorisation n’est qu’une estimation de la valeur réelle de la start-up. Néanmoins, elle vous permet de savoir comment se positionne votre start-up sur le marché et le montant que vous seriez prêt à accepter pour sa vente. Grâce à ces différentes approches, les fondateurs de startups sont en mesure de préparer une levée de fonds.

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CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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