Pour inculquer le sens de la créativité et d’encourager l’entreprenariat chez les jeunes africains, il est essentiel, selon l’avis des chefs d’entreprises et d’universitaires, de mettre en place des espaces propices à l’imagination et à la créativité.

Sur la base de leurs expériences, des chefs d’entreprises et enseignants de business school ont planché sur le rôle de l’innovation dans l’accompagnement des jeunes entrepreneurs et porteurs de projets. D’après eux, les jeunes africains ont besoin d’évoluer dans un environnement favorable à la réflexion et à l’éclosion des talents. Pour Hamid Bouchikhi, professeur de management et entrepreneuriat, directeur du centre Impact entrepreneurship Essec, France, l’innovation, c’est tout ce qui cherche à rompre avec le statu quo. Selon lui, il y a des cultures qui favorisent l’innovation et d’autres qui mettent des barrières pour rester dans la tradition.

« Les Africains ne manquent pas de créativité ni d’innovation, ils ont juste besoin de disposer d’un environnement propice », a-t-il déclaré.

Trois obstacles sont à surmonter pour atteindre cet objectif : la question de l’accès au marché – difficile pour les jeunes entrepreneurs africains d’être référencés auprès de donneurs d’ordre – ; l’accès aux financements et l’absence de ressources humaines de qualité.

Samir El Aichaaoui, président directeur général de Happy venture Maroc soutient que l’Etat a un rôle central à jouer, au-delà du financement des porteurs de projets. « Là où l’on attend les autorités, c’est de faire sauter toutes les barrières qui sapent les efforts de l’innovation, en mettant en place l’infrastructure, le cadre réglementaire », a-t-il préconisé. Ces autorités, a ajouté Samir El Aichaaoui, doivent également créer les conditions devant permettre aux jeunes africains d’exprimer leur talent et de créer des réseaux pour développer leurs affaires. L’autre paramètre à prendre en compte dans la promotion de l’innovation, dit-il, c’est la propriété intellectuelle. « Aujourd’hui, les jeunes créateurs et entrepreneurs africains  n’ont pas la garantie d’être protégés sur leur brevet ou leur marque. Des inventions peuvent être retrouvées dans d’autres pays sans autorisation de son propriétaire », a-t-il déploré. M. Aichaaoui estime qu’il faut arriver à sécuriser le travail des gens. Cela permettra, à son avis, de sécuriser également les investissements qui vont suivre. Marie-Euloge Pandi, Responsable Grands comptes à Linkedin a affirmé que ce qui manque à l’Afrique, en innovation, c’est l’absence de partage d’expériences des innovateurs qui entreprennent et qui réussissent. « On avance toujours que l’innovation et l’entreprenariat, c’est pour les autres personnes. Ce qui est loin d’être le cas. Les questions d’innovation doivent grandir avec ceux et celles qui les portent », a-t-elle affirmé. Expliquant que le dynamisme du réseau social professionnel, Linkedin, s’est fondé sur une politique d’innovation basée sur l’ouverture, la diversité de ses collaborateurs et le partage d’idées de l’ensemble des membres de la structure.

« L’innovation, c’est non seulement avoir la bonne idée, c’est aussi l’utiliser de manière à créer de la richesse, des emplois. Elle ne se crée pas du fait d’une seule personne ou d’une seule entité. Elle est plutôt communautaire et inclusive », a soutenu Munir Amine Alaoui, président de la commission e-com et e-entreprise à la Confédération générale des entreprises du Maroc. « La priorité pour le continent est de créer de la croissance et de faire face au chômage. Et sans innovation, pour l’avenir, il n’y a pas possibilité de création de richesses ni d’emploi », a-t-il dit. Ces chefs d’entreprises pensent qu’il faut créer une plateforme globale des services et produits du secteur des Tic en Afrique pour les principaux donneurs d’ordre, afin de promouvoir et favoriser le développement du secteur, en apportant des solutions innovantes et concrètes à l’échelle du continent.

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CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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