L’Afrique, ses potentialités, ses opportunités et son avenir scintillant sont sur toutes les lèvres. Mais tout le monde ne peut y réussir en claquant des doigts. Le continent est un marché pour le moins complexe. La faculté des sciences et techniques (FST) de Mohammedia se positionne à son tour sur cette thématique.

L’établissement, qui s’oriente de plus en plus vers le développement personnel de ses étudiants et élèves ingénieurs, a accueilli mercredi dernier une rencontre autour de l’entrepreneuriat innovant, la croissance économique durable et les solutions R&D en Afrique. L’évènement a été préparé par l’association des alumni de la FST, créée il y a près d’un an.

«Pour compléter la formation académique, nous organisons des conférences, des programmes de coaching et des cycles de formation autour de sujets divers, comme le savoir-être, la gestion de carrière et l’entrepreneuriat», explique son doyen, Mustapha Lkhider.
Les étudiants, dont plusieurs semblent porter le rêve de devenir entrepreneurs, étaient nombreux à assister à la conférence. «Pour réussir sur le continent, il faudrait posséder le mindset adéquat, être ouvert d’esprit, interagir avec son environnement, écouter et comprendre les réalités locales, et proposer des solutions basées sur de l’expérience», conseille Chadwick Van Vacas, investisseur. L’attitude et l’Etat d’esprit de l’entrepreneur sont, en effet, décisifs.

«Vous ne devez surtout pas être des entrepreneurs classiques. Les entrepreneurs de demain sont des militants. Il est important de s’inscrire dans une démarche collaborative, travailler en réseau et se doter d’une vraie sensibilité sociale», estime Hassan Charaf, expert en entrepreneuriat et investissement. «Il est essentiel d’apprendre pour entreprendre, et surtout de se surprendre, être passionné par son projet. Pour innover, il faut d’abord comprendre», ajoute-t-il.

Beaucoup de startuppers ont commencé par observer les besoins du continent. Ils ont ensuite fait preuve d’inventivité et d’imagination, ce qui leur permis de lancer des business florissants, et surtout, de solutionner de nombreux problèmes vécus par les populations (voir article ci-dessous).

«Un entrepreneur doit sans cesse se remettre en cause, faire preuve d’humilité envers son environnement et croire en son projet», pense pour, sa part, Younès Sekkouri, DG de la filiale Afrique de l’Ecole des Ponts Business School. «L’Afrique, c’est des opportunités, mais c’est surtout un système de valeurs, un ensemble de cultures et beaucoup de fierté. Elle ne s’appréhende pas dans une posture d’envahisseur ou de colon. C’est d’ailleurs ce qui explique le succès que le Maroc y rencontre», poursuit-il. Le Maroc s’y inscrit, en effet, dans une démarche de co-développement.

Donner envie en montrant des exemples concrets

Pour inspirer les jeunes, quoi de mieux que de leur présenter des success stories. Le «serial startupper», Mehdi Alaoui, CEO de Screendy, également installé à la Silicon Valley, a partagé son expérience avec les étudiants. «Les jeunes sont nombreux à avoir des étoiles dans les yeux. Ils rêvent d’entreprendre et d’innover. Le chemin n’est, cependant pas évident. La différence entre celui qui a envie d’entreprendre et celui qui réussit, c’est la persévérance», a-t-il souligné. «Leur grand problème, c’est le mindset pour aller jusqu’au bout. La culture de la valorisation de l’échec, par exemple, est inexistante chez nous. Or, l’on ne peut réussir sans avoir au préalable échoué», a-t-il insisté.
Mehdi Alaoui organise, également, des programmes pour promouvoir et soutenir les talents innovants (Hack & Pithc, Smartup, LaFactory…).

Ces startuppers africains qui révolutionnent le marché

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Source:Himore Medical

Des entrepreneurs ingénieux qui transforment les contraintes en opportunités, il y en a beaucoup en Afrique. Mamoun Ghallab, consultant en développement durable sur le continent, est parti à leur rencontre, dans le cadre du magazine «Made in Africa», diffusé sur 2M. «Nous avons exploré plus d’une cinquantaine de projets dans 10 pays, dont les promoteurs étaient âgés entre 25 et 35 ans.

Nous avons parcouru plus de 8.000 km de routes et 1.000 km de pistes», précise Ghallab.
Au Cameroun, par exemple, où il n’existe qu’une trentaine de cardiologues pour tout le pays, des ingénieurs ont créé des tablettes (cardiopads, voir photo) que les infirmiers des dispensaires ruraux peuvent utiliser. Dotés de capteurs, ils recueillent des informations des malades, qui sont ensuite envoyées par mails aux cardiologues pour un diagnostic à distance.

Au Kenya des jeunes ont monté une plateforme proposant des cours de soutien et des quizz aux élèves, à travers des SMS, pour près de 10 DH par mois. Une technologie simple, puisque seuls 10% de la population possèdent un smartphone. Dans le même pays, des ingénieurs marocains ont fabriqué une voiturette solaire, qu’ils louent à 10 DH par jour aux agriculteurs, afin qu’ils puissent acheminer leur marchandise au marché. Au Rwanda, des jeunes ont développé une application inspirée de Uber, mais pour les motocyclistes, étant donné que la moto est le moyen de transport le plus utilisé. Ils sont dotés de casques, pistés par GPS et notés par les usagers.

Au Gabon, des startuppers, formés au Maroc, ont lancé une station d’énergie solaire mobile, équipée de wifi. Placée dans les marchés et les zones rurales, elle permet aux populations de charger leurs téléphones portables et de se connecter au wifi.

Leconomiste

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CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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