Le mot coltan résulte de la contraction de colombite-tantalite. Il s’agit d’un minerai très rare. L’on retrouve 70 à 80 % de la réserve mondiale de coltan en Afrique Centrale, principalement en République Démocratique du Congo. Les pays de l’Afrique Centrale où est présent le minerai devraient être assez développés ou tout au moins avoir une économie assez stable, du fait de la demande vous dites-vous. Mais n’oublions pas que la norme est parfois assez décalée en Afrique, notamment du fait de son passé colonialiste.

A quoi sert le coltan ?

Le coltan est une matière première stratégique pour les industries dans le monde. Deux éléments y sont extraits : le tantale et le niobium. Mais le tantale est le plus convoité, du fait de sa résistance à la corrosion. Il est ainsi utilisé pour la fabrication de condensateurs pour téléphones ou ordinateurs portables. Consoles de jeux, ou même voitures électriques sont aussi conçues à l’aide du coltan. De plus, les ingénieurs en font aussi usage pour la conception de missiles, avions ou encore fusées. Etant à l’ère des technologies de l’information, le coltan représente la ressource essentielle au développement de nouvelles technologies.

Réserves mondiales de coltan 

Lorsque l’on parle de réserve de coltan sur le plan mondial, les pays suivants reviennent le plus souvent : Australie, Brésil, Chine, Canada, Espagne, République Démocratique du Congo. Toutefois, d’autres pays africains produisent aussi ce minerai à l’instar de : Bénin, Côte d’Ivoire, Ethiopie, Nigéria, Rwanda, Sierra Leone, Tanzanie. Cependant, depuis 2019, un important gisement de coltan a été retrouvé au Nord-Ouest du Cameroun. Gisement estimé le plus important du monde.

Le coltan ou le « minerai du sang »…

En République Démocratique du Congo l’exploitation du coltan est digne des pratiques du Moyen Age. En effet, avant d’arriver dans nos appareils électroniques, le coltan est récupéré sur des montagnes grâce à des pic et pelles. C’est un dur labeur effectué non seulement par des adultes sous des conditions horribles, mais aussi par des enfants ! Par ailleurs ce minerai est aussi la source de sang versé en Afrique Centrale… En effet, selon le rapport d’un expert de l’ONU (2001), des extractions illégales du coltan étaient effectuées dans la province du Kivu. L’armée de la République Démocratique du Congo ainsi que les pays frontaliers (Burundi, Ouganda et Rwanda) étant désignés comme responsables. Vu le caractère stratégique de ce minerai, n’est-il pas bien normal que les rapports accablent d’avantage les pays Africains ? Là n’est pas le sujet.

D’autre part, de petits exploitants de coltan s’exposent à un risque de contamination radioactive ou de pollution des cours d’eau, en extrayant quelques kilos, kilos revendus à vils prix à personnes douteuses. Tout ceci en vue de nourrir leur petite famille (en utilisant nos appareils électroniques, rappelons-nous qu’ils sont couverts du sang de ces paysans qui se tuent à la tâches pour la survie de leur famille).

Le paradoxe africain…

Bien que détenteur d’une grande partie de la réserve mondiale du minerai rare et convoité par tous, les pays d’Afrique Centrale continuent de se contenter des miettes qui leur sont reversés par les exploitants de pays étrangers. Une meilleure gestion de la production de coltan devrait être mise en place. Ceci se ferait, en commençant par la construction d’usines de traitement de coltan dans les pays concernés. Une industrialisation du secteur est urgente : le minerai est là, il ne manque plus qu’un niveau de compétence adéquat pour l’exploiter. Une transformation du minerai augmenterait ainsi sa valeur sur le marché. Si l’on pousse le bouchon un peu plus loin, ces pays africains pourraient fixer leur prix de vente non pas en fonction de la bourse mais selon leurs charges, permettant ainsi à tous les intervenants d’obtenir une quote-part considérable.

Le sous-sol africain, de par ses nombreuses richesses, est le centre de nombreuses convoitises, convoitises induisant indubitablement des instabilités politiques. Le pétrole a longtemps été le centre de conflit, mais c’est sans oublier les minerais tels que l’or, le diamant, le coltan… Le coltan qui était dans le temps un sous-produit résultant de l’exploitation de l’étain est devenu, presque du jour au lendemain, le minerai le plus recherché dans le monde. Du fait de la croissance du prix de son kilo de 2 000 % en 50 ans, les entreprises qui s’en procurent ne sont pas du tout regardantes sur les conditions d’exploitation du minerai, conditions désastreuses sur tous les points : outils de travail, rémunération, usage d’enfants…

Une industrialisation de la filière  africaine serait bénéfique sur plusieurs points :

  • Valeur ajouté au minerai
  • Génération d’emploi
  • Fin de l’exploitation abusive des populations
  • Fin des exportations illicites

Bien avant d’arriver à une industrialisation de la filière par des africains, deux questions demeurent :

  • Du fait de son prix qu’on peut considérer comme élevé, les mineurs travaillant de jour comme de nuit ne peuvent-ils pas bénéficier de meilleures conditions de travail ?
  • De même, les bénéfices récoltés suite à la vente de coltan ne peut-elles pas aider à une amélioration de la situation des pays producteurs ?

Au-delà de ces questions, que vous inspire la situation des pays producteurs du coltan ? Souhaiteriez-vous contribuer à la mise en place d’industries spécialisées dans l’exploitation de ce minerai ?

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CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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