Sur le secteur de la cosmétique en Afrique, le marché des produits de beauté est en progression constante. On parle d’une croissance globale de 10% par an. Selon l’agence de conseil Roland Berger, ce marché pourrait passer la barre des 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2017). L’Afrique passait ainsi pour un eldorado pour le secteur (2013). Si des géants mondiaux s’intéressent de plus en plus au continent et s’y font une place « de choix », des acteurs locaux naissent et se font remarquer de la plus belle des manières.

 

La classe moyenne émerge sur le continent (on parlait de 300 millions d’individus en 2017), et ses besoins évoluent. La beauté occupe ainsi une place de plus en plus importante parmi les besoins de ceux-ci.

Etat des lieux

On relève, sur le marché de la cosmétique et de l’hygiène, une présence forte des géants mondiaux tels qu’Unilever ou encore Procter & Gamble. Cependant la naissance d’acteurs locaux est stimulée par le phénomène de repli identitaire observé chez les africains, ainsi que leur attachement de plus en plus marqué aux produits bio. Ces derniers semblent également avantagés par leur connaissance plus précise des besoins de la cible africaine, avec laquelle ils partagent leur quotidien.

 

Cependant, le secteur reste encore embryonnaire malgré l’émergence de « prodiges » locaux.

L’industrialisation de la cosmétique en Afrique : David contre Goliath ?

Avec la présence de grands noms sur le plan international, qui n’hésitent pas à investir des sommes importantes pour gagner des parts de marché. On peut notamment citer :

 

–          Procter & Gamble qui a ouvert des branches au Kenya et au Nigéria en 2011, ou encore

–          l’indien Godrej Consumer Products, géant du cosmétique qui a investi plus d’une centaine de millions d’euros sur le continent et qui y récoltait 11 % de son chiffre d’affaires mondial en 2017.

–          L’Oréal, Unilever, comme le chinois Longrich, ne sont pas en reste.

 

Les acteurs semblent tout de même (non sans mal), tirer leur épingle du jeu, aussi petite soit-elle. C’est ainsi que se démarquent des firmes comme :

 

–          Madlyn Cazalys du camerounais Christian Ngan, est le leader du marché bio en Afrique sub saharienne,

–          Suzie beauty avec l’entreprise kenyane Suzye Wokabi et dont la gamme de produits semble rencontrer un franc succès sur le continent.

–          Black-up (marque française aux produits dédiés aux peaux mates et foncées), dont les consommateurs sont présents dans 23 pays sur le continent, avec un chiffre d’affaires en progression de 30% par an (2017), ou encore

–          Biopharma qui était allé jusqu’à organiser un concours de Miss de standing international.

 

Cependant, les produits locaux sont distribués à des coûts parfois élevés, privant une partie importante de la cible de la possibilité de les consommer avec une plus grande régularité. L’accélération de l’industrialisation du secteur notamment par l’implication des décideurs pourrait booster le potentiel de ce secteur qui vaut déjà 3% du marché mondial (2017).

 

Avec la présence de plus en plus importante d’actifs d’origine africaine dans les produits de beauté de par le monde (les grandes marques installent des cellules de Recherche et développements en plus de leurs usines de production), il va sans dire que la marge de croissance est importante.

Influer sur le circuit de distribution pour satisfaire la demande et stimuler la production

La vente des produits de beauté en Afrique se fait essentiellement au niveau des détaillants et des commerçants de proximité. Cette pratique commerciale pourrait être surpassée par la mise sur pied de chaînes de distribution plus professionnelles plus profitables pour les acteurs locaux. Ceci augmenterait, en plus de la mise en place de chaînes de productions de grande capacité, les possibilités de réduction de prix, au bénéfice de gains d’échelle.

 

Le marché de la cosmétique en Afrique a définitivement un potentiel trop important pour ne pas être industrialisé. Les histoires à succès comme celles de Renchia Droganis qui composait ses cosmétiques dans sa cuisine et qui est à présent vendue à travers le monde, générant au passage un chiffre d’affaires de $1 million par mois, laissent croire que le rêve est bien plus qu’une réalité aujourd’hui.

Lire aussi : https://www.afrikatech.com/fr/entreprendre/les-secteurs-a-industrialiser-en-afrique-le-secteur-pharmaceutique/

Sources :

http://www.afriquetimes.com/le-marche-de-la-beaute-en-afrique-un-domaine-a-tres-fort-potentiel/amp/

http://setalmaa.com/afrique-boom-du-marche-de-la-beaute/

https://panafricanbeauty.com/2017/01/24/12-faits-que-vous-ignorez-a-propos-de-lindustrie-cosmetique-en-afrique/

https://www.lesechos.fr/2013/12/lafrique-nouvel-eldorado-des-geants-des-cosmetiques-348152

 

About The Author

CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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