« Le gouvernement Ivoirien, en collaboration avec les partenaires techniques et financiers, s’est engagé à promouvoir l’industrialisation du pays. L’industrialisation de la Côte d’Ivoire demeure le moyen le plus efficace pour créer plus d’emplois et améliorer les conditions de vie des populations ».

Ce sont les propos de Souleymane Diarrassouba, Ministre Ivoirien en charge de l’industrie, lors de la célébration de la journée de l’industrialisation de l’Afrique couplée à la présentation du rapport 2018 de l’ONUDI sur l’industrie manufacturière, le 20 décembre 2018 à Abidjan.

L’industrialisation de la Côte d’Ivoire : premièrement une volonté institutionnelle

Le succès de l’industrialisation d’un pays demeure lié à l’environnement institutionnel dans lequel elle est mise en œuvre. C’est visiblement ce qui meut le gouvernement ivoirien dans ses initiatives. Ces dernières sont matérialisées par la promotion des secteurs manufacturiers et agro-industriels, ainsi que par le développement de nouvelles zones industrielles, concomitamment à la réhabilitation des zones industrielles existantes. On peut citer la zone d’Akoupé-Zeudji  à 140 hectares de parcelles aménagées devraient être disponibles d’ici à 2020, ou encore celle de Yopougon, fort dégradée en 2014, et déjà réhabilitée à 90% en 2018.

Déjà, selon l’ONUDI, la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière ivoirienne, en termes réels, a progressé en moyenne de 8,3% sur la période 2012–2016. Sa croissance est estimée à 8,3% en 2017 et projetée à 7,6% en 2018.

Des défis structurels importants

Cependant, malgré les efforts relevés, quelques problèmes structurels de compétitivité continuent à peser sur l’industrie ivoirienne. Ils concernent notamment les coûts des facteurs de production dont l’eau et l’énergie, les intrants importés, ou encore le manque de performance logistique. Ajouté à ça, il manque la main d’œuvre qualifiée directement productive, ainsi que les difficultés d’accès au foncier industriel pour les petites et moyennes industries.

Les lourdeurs administratives et la pression fiscale pas toujours en cohérence avec la volonté stratégique de développement industriel, les difficultés d’accès aux marchés régionaux et internationaux, ainsi que la règlementation parfois contraignante, s’ajoutent aux difficultés que rencontrent les entreprises industrielles ivoiriennes.

Un secteur privé volontaire, mais inquiet

Bien que le secteur privé soit en phase avec le gouvernement sur la nécessité de l’industrialisation, des questions restent en suspens, relevant les inquiétudes desdits acteurs notamment concernant la qualité des infrastructures, la concurrence déloyale des produits issus de la fraude, de la contrefaçon et du secteur informel. A ceci s’ajoute la faiblesse des équipements des structures nationales destinées à combattre lesdits fléaux.

Le développement industriel de la côte d’Ivoire passerait ainsi par le développement de zones industrielles exclusives, à l’exemple du Japon, de la Chine ou encore de l’Inde, à leurs débuts.

Les axes stratégiques du programme d’industrialisation de la Côte d’Ivoire

Les axes stratégiques du programme d’industrialisation s’articulent autour de 4 options fondamentales assorties d’un plan d’action se rapportant aux filières prioritaires de production et de mesures d’accompagnement du développement industriel. Ces axes stratégiques sont :

– la transformation sur place des matières premières agricoles et minières,

– la promotion des investissements industriels privés tant nationaux qu’étrangers, avec une mention spéciale pour l’implantation des groupes multinationaux et pour la sous-traitance internationale,

– la promotion active des exportations

– le développement des PMI en mettant l’action sur la promotion d’une culture de développement industriel et l’esprit entrepreneurial.

Dans la mise sur pied de son plan d’industrialisation, la Côte d’Ivoire a identifié 25 filières porteuses de dynamique industrielle. En raison de leur potentiel de développement jugé fort, 12 d’entre elles ont été retenues comme prioritaires (3 filières d’accompagnement et 9 filières de transformation des matières premières agricoles et minières par excellence) :

Les filières d’accompagnement :

–       Emballages

–       Industrie des biens d’équipement, de la maintenance et de la réparation

–       Produits pharmaceutiques

Les filières de transformation des matières premières agricoles :

–       Les mines

–       Le bois

–       Les céréales

–       Les fruits et légumes

–       Les féculents

–       Le coton

–       Les oléagineux

–       Le caoutchouc

–       Le café et le cacao

Les entreprises ivoiriennes ayant déjà pris le pas de l’industrialisation souffrent tout de même de problèmes d’alignement aux normes. Une enquête menée par le BNETD (Bureau National des Etudes Techniques et de Développement) en 2012 renseigne que seulement 9% de l’échantillon de 269 entreprises interrogées disposent d’une certification pour le management de l’environnement. 13% sont certifiées pour le management qualité, et 17% de ces entreprises disposent de certification produit.

Les mesures gouvernementales, prises en synergie avec les acteurs locaux pourraient permettre à la côte d’Ivoire de mettre sur pied un processus d’industrialisation harmonieux et fluide démontrant le fort potentiel de ce pays aux richesses naturelles importantes.

 

lire aussi : https://www.afrikatech.com/start-business/countries-undergoing-industrialization-in-africa-ethiopia/

http://www.gouv.ci/_actualite-article.php?d=1&recordID=9544&p=342

http://minutes-eco.com/news/1421-industrialisation-de-la-cote-d-ivoire-le-severe-diagnostic-de-jean-marie-ackah-et-des-acteurs-du-secteur-prive http://ivoir-opinion.over-blog.com/2015/05/fpi-l-industrialisation-de-la-cote-d-ivoire-a-un-caractere-d-urgence-militante.html

https://www.doc-etudiant.fr/Commerce/Economie/Rapport-La-politique-industrielle-en-cote-divoire-de-1960-a-nos-jours-9851.html” rel=”nofollow”>href=”https://www.doc-etudiant.fr/Commerce/Economie/Rapport-La-politique-industrielle-en-cote-divoire-de-1960-a-nos-jours-9851.html”>https://www.doc-etudiant.fr/Commerce/Economie/Rapport-La-politique-industrielle-en-cote-divoire-de-1960-a-nos-jours-9851.html

 

 

 

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CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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