Nous vous en parlions il y a quelques temps dans cet article, le problème numéro 1 des start-ups africaines est le manque de financement. Nous avions étudié le cas de la plateforme Kerawa.com, qui a réussi à obtenir un financement à hauteur de 200 000€ en 2015 auprès de fondateurs du site français Seloger.com.

Levée de fond de plus d’ 1 million de dollars US

urant le mois de décembre 2016, Nino Njopkou, fondateur et CEO de Kerawa a annoncé que Kerawa venait de réaliser une nouvelle levée auprès d’un fonds britannique, bien que la somme exacte soit confidentielle, nous savons qu’elle est de 7 chiffres, soit au moins 1 millions de dollars américains ( plus de 610 millions de FCFA).

Ce genre de financement est rare dans le paysage des start-ups africaines, mais est révélateur des changements qui s’opèrent sur le continent, l’énorme potentiel de l’Afrique commence à se faire ressentir mondialement et de plus en plus d’investisseurs internationaux se mettent à suivre cette nouvelle direction.
Mais ce n’est pas tout, Kerawa vient également de boucler le rachat de Leportail.ci, le n°1 des petites annonces en Côte d’ivoire. il est rare de voir un mariage entre des entreprises Sud-Sud. Nous n’avons d’ailleurs jamais vu un exemple de fusion de ce type en Afrique Sub-saharienne francophone.

Entretien avec le CEO Nino Njopkou

Au delà de l’argent, les investisseurs vous aident-ils de part leur expérience, et quelles sont leurs attentes ?

Soyons cash, l’attente de l’investissement est un ROI (Retour sur investissement) le plus élevé possible, celui qui pense que les investisseurs font dans le social ne lèvera jamais d’argent. Quand on est au stade du seed capital (première levée de fonds) avec des business angels, ils attendent une aventure humaine, ils accompagnent les fondateurs. Quand on est comme Kerawa.com au stade de la Serie A (seconde levée de fonds), les VC (investisseurs) sont plus traditionnels, ils investissent et attendent un ROI. A côté de ça, ils peuvent ouvrir certaines portes quand les demandes sont précises, mais ce n’est plus leur travail.

Quelles sont vos ambitions et projets futurs suite à cette levée ?

L’ambition est de pénétrer le marché ouest-africain de la petite annonce, et de s’établir comme n°1 sur les pays d’Afrique Francophone sub-saharienne.
Le rachat de Leportail.ci en Côte d’ivoire est un pas en ce sens, et d’autres acquisitions ou synergies devraient suivre en 2017.

Comment va se passer cette fusion avec Kerawa, sachant que Kerawa couvre aussi la Côte d’Ivoire ?

Nous allons déployer notre plan de synergies, qui est déjà en marche d’ailleurs. Pour le moment, les 2 marques continueront de co-exister avant progressivement de devenir un seul site dans un horizon de 24/36 mois. De plus, nous constatons actuellement que les visiteurs des 2 sites sont complémentaires, il n’y a donc pas d’effet de parasitage de l’un vis-à-vis de l’autre.

Quelle est votre stratégie pour faire face à des concurrents tels que deals.jumia.ci qui eux aussi disposent de très gros moyens derrière eux ?

Il n’y a pas de stratégie particulière face à des concurrents. Vous avez vu que Cdiscount a fermé tout seul, alors qu’il y avait aussi beaucoup d’argent en jeu. Non, ma stratégie est envers les utilisateurs du site, comment répondre à leurs besoins en intégrant les contraintes propres à nos latitudes. L’aspect financier n’est qu’un des facteurs de réussite, mais ce n’est ni le seul, ni le plus important à mon avis. Nous allons faire valoir nos forces d’ici quelques semaines, et je suis convaincu que le marché réagira positivement.

Et enfin quels conseils donneriez vous aux jeunes entrepreneurs comme vous ayant soif de réussite?

Il faut croire en son projet, et ne pas abandonner; la route du succès est pavée d’échecs. Le vrai secret est de se relever chaque fois qu’on met un genou par terre.
Le second conseil est d’être très créatif, sortir des sentiers battus, sortir des méthodes classiques.

Merci à Nino Njopkou pour cet entretien et ces précieux conseils, son histoire est inspirante et nous lui souhaitons encore plus de réussite pour le futur.

About The Author

CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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