Il y a deux ans, Bénédicte Montlouis-Félicité s’est lancée comme challenge de commercialiser en grandes surfaces, des glaces locales produites de manière artisanale. C’est une véritable success-story. Aujourd’hui, la glacière Bénédicte Montlouis-Félicité a lancé une campagne de financement participatif pour faire face à une demande de plus en plus forte et développer son activité.

Depuis 2014, Bénédicte MontLouis-Félicité  fait saliver les papilles des Martiniquais avec ses glaces “Madi’Saveurs”. Au total, la Martiniquaise de 31 ans propose une gamme de 13 parfums tirés du verger local. Pour en arriver là, Bénédicte Montlouis-Félicité n’a pas hésité à quitter son poste de commerciale dans l’automobile.”A un moment donné, je me suis dit qu’il était temps que je vive de ma passion: la pâtisserie”. Une passion transmise par son père, nous confie-t-elle.

Elle fait alors le choix de quitter sa Martinique natale pour suivre une formation au sein de la Maison LeNôtre, une école réputée dans le monde de la gastronomie et à la renommée internationale.  “Une aventure passionnante où j’ai rencontré des gens exceptionnels, des grands chefs, des champions du monde, des meilleurs ouvriers de France. On avait des cours de qualité sur la pâtisserie, le chocolat, la confiserie, l’univers de la glace et la  cuisine.”

Bénédicte Montlouis-Félcicité au sein de la Maison Lenôtre © DR

Bénédicte Montlouis-Félcicité au sein de la Maison Lenôtre © DR

 

De la pâtisserie à la glace gastronomique

De retour en Martinique, Bénédicte revient avec un projet en tête: créer une boutique de pâtisseries fines en utilisant les fruits et légumes locaux. “Par manque de financement pour la pâtisserie, je me suis dirigée vers la glace qui a été mon autre coup de coeur durant ma formation chez Lenôtre”.

Déterminée, Bénédicte se fixe un nouveau challenge. “Avec mon mari, nous nous sommes dits : pourquoi ne pas lancer des glaces aux saveurs de nos fruits locaux dans les hypermarchés. L’idée était de faire entrer l’artisanat local dans les grands circuits de distribution. Dans le marché de la glace, on ne retrouve généralement que des produits industriels dans les grandes surfaces”, ajoute la jeune chef d’entreprise.

Bénédicte MontLouis-Félicité dans son atelier © DR

Bénédicte MontLouis-Félicité dans son atelier © DR

Ainsi naît “Madi-Saveurs” et le concept de “glace gastronomique”. “Il s’agit pour nous de proposer aux clients un produit haut-de-gamme par le choix de matières premières de qualité (fruits, légumes,lait,beurre), et qui respecte les saveurs naturelles de nos fruits locaux. Pas d’ arômes ou conservateurs dans nos préparations”.

Les produits “Madi-Saveurs” dans les supermarchés et hypermarchés de l’île ont conquis aussi bien les différentes enseignes que leurs clients. “Au départ, ils ont été tous étonnés de ce type d’offre. Après dégustation, ils ont été séduits et emballés pour le commercialiser. Et dès le lancement, nous étions en rupture de stock si bien qu’il fallait livrer pratiquement tous les jours”. Un coup de maître pour cette entrepreneuse qui a reçu des demandes de commercialisation en Guadeloupe et en Guyane.

Plus de 13 saveurs locales sont proposés aux clients ©DR

Plus de 13 saveurs locales sont proposés aux clients : cannelle, rhum vieux, nougat-pays, citron-basilic, etc©DR

 Victime de son succès

“Le quotidien reste assez difficile car c’est très physique et intensif en énergie. Nous ne sommes que deux au sein de la société à tout gérer, de la commercialisation à la production, de la livraison à la mise en rayon. Nous avons commencé avec nos petits moyens. Nos produits font l’objet d’une forte demande à laquelle nous ne pouvons pas répondre. C’est assez frustrant de ne pas pouvoir répondre à cette demande car nous sommes limités par nos moyens de production.” Malgré ses difficultés, l’entrepreneuse trentenaire reste confiante et a donc lancé une campagne de financement participatif pour développer son activité. Objectif de cette campagne: acquérir 5000 € pour acheter  une turbine à glace plus performante, et eventuellement développer de nouvelles recettes.

MadiSvaeurs 3

Toutefois, Bénédicte Montlouis-Félicité ne compte pas s’arrêter en si bons chemins. “La vente directe est aussi quelque chose qui nous tient à coeur. Echanger en direct  et connaître l’avis du client qui est en face de nous, cela n’a pas de prix. Mais des frais supplémentaires comme le loyer d’un local représentent un coût qu’on ne peut pas supporter aujourd’hui. On espère toutefois y arriver dans un futur proche”.

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CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

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