À 25 ans, Michel Seck enseigne déjà les mathématiques à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Ses spécialités : le codage, la cryptologie, l’algèbre et les applications. Mais ce n’est pas ce qui le rend le plus célèbre. Le jeune doctorant a conçu SimulaMath, un logiciel de simulation et de calcul qui décomplexe l’enseignement des mathématiques.
Jusqu’ici, des pays africains n’avaient pas le choix. Ils étaient presque contraints de recourir un logiciel fabriqué en France et qui, selon certains utilisateurs, est loin des réalités et les préoccupations des pays africains : « Géogebra ». Et c’est sur ce point que l’auteur, Michel Seck, présente le nouveau produit, du nom de « Simula » comme une révolution dans le domaine de la mathématique.
Révolution
Les fonctions de ce logiciel sont diverses. Selon le concepteur, Simula, peut faire une analyse, l’algèbre linéaire, les bases de Groebners, la théorie des nombres, les graphes 2D et 3D, la probabilité. Mais pas que. L’application est capable de traiter également des statistiques, des réseaux arithmétiques et les codes correcteurs.
Selon toujours l’auteur, Simula comporte près de 120.000 lignes de codes. « Il permet de faire directement des exercices de statistiques, de calcul des limites et des calculs de grandes puissances », présente Michel Seck qui est spécialiste de la « la cryptographie, l’algèbre et ses applications ». À l’Université Cheik Anta Diop, Prof Sow s’enorgueillit. « C’est une grande innovation en Afrique. À ma connaissance, c’est le premier logiciel conçu en Afrique. Il permet de simuler et de faire des mathématiques en ligne », a-t-il déclaré.
En concevant son application, Michel Seck avait une ambition principale : trouver une solution au problème de l’accès aux Tic pour le plus grand nombre d’apprenants et d’enseignants. « Il m’a fallu aller à l’université pour utiliser les logiciels afin de faire les mathématiques. Je veux que ce logiciel soit librement accessible, qu’on l’utilise aussi bien dans les lycées que dans les universités. Ainsi, on pourra l’utiliser du secondaire jusqu’au niveau universitaire », souhaite-t-il.
En effet, Michel Seck a, pour commencer, catalogué les différentes difficultés liées à l’enseignement des mathématiques au Sénégal. Il en a ensuite déduit que ces contraintes n’ont pas favorisé la simplification des échanges de connaissances dans cette matière. Voilà pourquoi, pense-t-il à travers son application, encourager beaucoup de jeunes à s’inscrire dans les filières scientifiques, notamment les mathématiques. On comprendra pourquoi, contrairement aux autres logiciels, l’utilisateur n’aura pas besoin d’une formation pour utiliser Simula.
Adoption
Au Sénégal, le processus devant aboutir à l’autorisation du nouveau produit au sein des écoles a été enclenché. Un accord de principe aurait été déjà trouvé avec le Comité national de l’enseignement des mathématiques. Si le processus aboutit tôt, l’outil sera introduit dans l’enseignement à partir de cette année.
« Jusqu’ici, il n’y a pas de Travaux pratiques (TP) en mathématiques dans les universités. Or les TP sont organisés en France. Aujourd’hui, ce logiciel rend possible l’organisation des TP. Nous envisageons d’introduire les TP en Licence 1, Licence 2 et Licence 3 à la Faculté des Sciences et techniques », avance le concepteur. Ce logiciel que le fabricant veut comme une calculatrice améliorée peut bientôt être accepté partout.
Simula est gratuit et son concepteur assure qu’il le restera.
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