«Djangui». Cette appellation locale des tontines au Cameroun est aussi le nom de baptême choisi par Jules Guilain Kenfack, ingénieur en informatique et télécommunications de nationalité camerounaise, pour désigner l’application qu’il vient de mettre au point, et qui permet de gérer les tontines en ligne. Grâce à cette application, explique son concepteur, des amis éparpillés à travers le monde peuvent remplir toutes les obligations liées à une tontine.
Concrètement, à travers «Djangui», il est possible de payer de façon sécurisée ses droits de tontine via Paypal, Orange Money et MTN Mobile Money ; discuter avec les membres de la tontine grâce à un service de messagerie instantané ; faire des tirages au sort automatiques ; voter les membres du bureau et avoir des comptes-rendus des réunions précédentes, faire des emprunts dans le compte de la tontine, rédiger les rapports des réunions qui peuvent également se faire par vidéo-conférence, etc.
A en croire Jules Guilain Kenfack, «Djangui» qui est en phase de développement dans l’optique d’intégrer plusieurs autres fonctionnalités, est disponible en français et en anglais. Cette application, fait savoir son concepteur, est déjà expérimentée avec succès en Allemagne, par quatre tontines de ressortissants camerounais vivants en Occident.
Cette innovation technologique permettra de révolutionner les tontines, qui sont très présentes dans les mœurs africaines. En effet, ces regroupements amicaux ou familiaux au sein desquels les membres font différentes transactions (dépôts d’espèces, emprunts, épargne scolaire, etc.) sont devenues depuis des années de véritables institutions financières traditionnelles.
Selon le document de stratégie de la microfinance au Cameroun réalisé par le ministère des Finances en avril 2013, les tontines camerounaises brassent une enveloppe globale d’environ 190 milliards de francs Cfa. Ce document indique par ailleurs que 58% des Camerounais préfèrent les tontines parce les placements y sont très rémunérateurs et l’accès au crédit moins contraignant que dans les banques et les établissements de microfinance.
Investiraucameroun.com
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