Les économies africaines vont franchir un pas historique avec la généralisation de l’informatisation des procédures douanières et la digitalisation de la logistique, ont estimé jeudi à Tunis des professionnels de ces secteurs au cours d’un panel des Rencontres Africa France sur le thème : ‘’Plateforme logistique et organisation douanière : la nouvelle donne du continent africain ».« Les pays africains sont appelés à conjuguer leurs efforts pour rehausser le niveau de la performance du transport et de la logistique par des stratégies harmonisées et complémentaires dans une optique d’intégration régionale (…) », a indiqué le ministre tunisien des Transports, Radhouane Ayara.

Dans son discours lu par la Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Transports Sarra Rajeb, il a estimé que cette coopération doit aboutir à « une amélioration des chaines de valeurs notamment des produits stratégiques, une meilleure connectivité panafricaine et avec l’Europe par le développement coordonné des infrastructures ».

Il s’agit aussi de la mise en place d’un nouveau paysage logistique basé sur la massification des flux, la sécurité, la sûreté et le respect de l’environnement.

« Tant de réformes, de collaborations et de projets structurants que l’Afrique est appelée à entreprendre dans un cadre de coopération bilatérale et/ou multilatérale afin d’optimiser ses ressources et se positionner comme une puissance économique », a-t-il dit.

Le ministre est aussi d’avis que « l’amélioration de la connectivité France-Afrique ainsi que le développement d’infrastructures logistiques représente une réelle opportunité pour fluidifier les échanges commerciaux, diversifier les échanges et créer de la valeur ajoutée ».

Emboitant le pas au ministre, le directeur Business Development et Projets speciaux du groupe CMA CGM, Jean Philippe Thenoz, a fait remarquer que de plus en plus les producteurs veulent s’approcher des consommateurs, ce qui pousse des usines de textile chinoises à quitter leur pays pour s’installer au Maghreb, aux portes de l’Europe.

Ce phénomène de délocalisation interpelle particulièrement les logisticiens qui doivent moderniser leurs pratiques, a-t-il dit.

« La digitalisation de la logistique terrestre et maritime va changer les pratiques douanières en Afrique et ouvrir beaucoup plus d’opportunités », a fait remarquer M. Thenoz.

Les lenteurs des procédures douanières en Tunisie ont largement occupé les discussions, un homme d’affaires invitant son pays à s’inspirer du Sénégal où le dédouanement est beaucoup plus rapide parce que dématérialisée.

Des critiques qui ont fait bondir Nour El Houda Mekkaoui, adjointe au Directeur général de la douane tunisienne, qui a parlé du programme de modernisation « qui va permettre de passer d’une douane manuelle à une douane numérique ».

Son institution étant très critiquée, elle a admis qu’il faut nécessairement huiler les relations entre la douane tunisienne et les opérateurs.