Dans son rapport intitulé « Promouvoir la révolution numérique en Afrique subsaharienne : quel rôle pour les réformes ? », le groupe de la Banque mondiale révèle que la République centrafricaine, le Tchad, la Guinée, le Mali et le Niger enregistrent le plus grand retard en matière de TIC, en Afrique subsaharienne. Cette situation pèse «lourdement sur les perspectives de croissance et de réduction de la pauvreté » de ces pays.
D’après le groupe de la Banque mondiale, la révolution des TIC connaît déjà sa troisième vague dans le monde mais celle-ci n’a pas encore atteint la plupart des habitants des pays précités. Dans ces cinq pays, 64% de la population possèdent une connexion mobile active, contre 71 % en Afrique subsaharienne et 95 % dans le monde. Contrairement au Mali (60 %) et à la Guinée (46 %), les taux de pénétration du marché sont bien inférieurs aux moyennes sous-régionales en République centrafricaine (22 %), au Tchad (28 %) et au Niger (25 %).
Pour ce qui est de l’accès au service financier par mobile, il est encore très faible, surtout dans les zones rurales. En 2014, GSMA indiquait que seuls 12% de comptes Mobile Money étaient actifs au Tchad, contre 11% au Mali, 8 au Niger, 1% en Guinée et 0% en RCA. Ces chiffres ont légèrement changé en 2017.
Au niveau de l’accès à Internet, la RCA, le Tchad, la Guinée, le Mali et le Niger comptent seulement 5 % d’utilisateurs Internet contre 22 % en Afrique subsaharienne. Cela veut dire que 95 % de la population de ces pays sont toujours déconnectés, par manque de connexion haut débit, contre 78 % de la population d’Afrique subsaharienne et 56 % de la population mondiale.
Conséquence de ces faiblesses, les cinq pays sont exclus de l’économie numérique. Le taux de pénétration pour les cartes SIM 3G est encore largement en dessous de la moyenne régionale (18 % au Niger, 22 % en RCA, 36 % en Guinée et au Mali, 40 % au Tchad. Cet accès aux services haut débit mobile est limité aux zones urbaines, indique l’institution de Bretton Woods.
Pour inverser rapidement cette tendance qui risque de nuire gravement, sur le long terme, aux ambitions de développement de ces nations, la Banque mondiale préconise quelques réformes. Celles-ci concernent la concurrence du marché, la participation du secteur privé, la mise en œuvre effective de l’accès universel et des politiques et programmes relatifs aux services, l’allègement de la fiscalité.
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