Forte de plus de 1 milliard d’habitants, l’industrialisation des états africains peine toujours à s’imposer. En effet, le continent africain ne participe qu’à hauteur de 1,1 % en termes de production manufacturière au niveau international. De plus, celle-ci repose essentiellement sur un groupe restreint de pays (Maroc, Tunisie, Égypte et Afrique du Sud). La croissance de l’Afrique s’explique principalement par le rôle jouée par les produits de base et les services. Quels sont donc les défis que doivent relever les états africains pour parvenir à l’industrialisation ?
Les facteurs bloquants
Les freins à l’industrialisation de l’Afrique sont nombreux et multiples. Ils concernent notamment : l’absence de prix compétitifs sur le marché international, cette réalité est principalement due aux marchés intérieurs très restreints.
À ce facteur, s’ajoute l’absence de mises en places de programmes en faveur de l’industrialisation, le poids de la bureaucratie, l’existence du secteur informel qui occupe une part importante dans l’économie (plus de 77 % au Kenya et plus de 73 % au Rwanda, par exemple), l’instabilité politique pour certains pays (par exemple le Zimbabwe, la Côte d’Ivoire, etc.) sans compter l’omniprésence de la corruption.
De plus, de nombreux pays disposent d’une économie qui repose uniquement sur les matières premières (produits issus de l’agriculture, les mines, le pétrole, etc.). Cette interdépendance, contrairement aux idées reçues, ne contribue pas à la mise en œuvre d’activités industrielles autres que celles liées aux matières premières.
En effet, les biens manufacturés, produits en Afrique et exportés à l’étranger, proviennent à plus de 50 % des ressources naturelles. Pour parvenir à un développement durable, l’Afrique se doit d’inverser cette tendance.
Les axes d’amélioration à envisager
L’Afrique, dans l’optique de relever le challenge de l’industrialisation, doit se tourner vers les investissements directs étrangers ainsi que sur l’entrepreneuriat. De plus, il est préférable de favoriser les investissements en provenance de pays du Sud tels que le Brésil, l’Inde ou la Chine, déjà présente sur le continent.
Des investisseurs sont déjà présents en Afrique dont notamment l’entreprise Lafarge, en Afrique orientale et au Cameroun, dont l’implantation contribue à l’industrialisation du continent.
Pour garantir l’industrialisation du continent africain, les États africains se doivent de mettre en place des politiques industrielles favorables au développement de l’industrialisation.
Ces mesures doivent être en faveur de l’innovation, le renforcement des capacités, la formation, la qualité et l’entrepreneuriat. Outre ces axes d’amélioration, il est également préférable d’instaurer des mesures visant à inciter les entreprises à investir.
Parmi celles à mettre en œuvre rapidement : des facilités d’accès aux crédits pour les entreprises en cours de création ou établies depuis plusieurs années, politiques économiques basées sur l’offre et non la demande, stabilité politique sur le long terme, intégration régionale avec harmonisation des règlements commerciaux.
Un schéma d’industrialisation à ne pas reproduire
De nombreux pays africains se sont déjà lancés à l’assaut de l’industrialisation à l’issue de l’époque colonialiste. Malheureusement celle-ci s’est soldée par un échec.
Plusieurs raisons expliquent ce phénomène. Les politiques industrielles mises en place à cette époque privilégiaient les projets d’envergure associés à des initiatives visant à limiter les importations. Le Maroc abritait de nombreux ateliers destinés à assurer l’assemblage des automobiles.
Malheureusement, en l’absence de transferts de technologies, l’apparition de crises financières, d’un taux d’endettement des pays africains avoisinant les 70 % de leur PIB, sans compter le CFA monnaie faible par rapport à l’euro, les pays africains ne sont pas parvenus à industrialiser le continent.
Désormais, à la lumière des expériences antérieures, de nombreux pays africains ont pris conscience de l’importance de mettre en place des politiques favorables à l’entrepreneuriat comme facteur d’industrialisation. Cette nouvelle dynamique doit être considérée comme un exemple à suivre.
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