Fille aînée de l’ex président angolais José Eduardo dos Santos, Isabel dos Santos est une femme d’affaires africaine. Selon le magazine Forbes, sa fortune s’élevait en janvier 2020 à 2,1 milliards de dollars. Faisant ainsi d’elle non seulement la première femme africaine milliardaire, mais aussi la plus riche et puissante du continent africain. Elle a bâti tout un empire financier qui n’a de cesse de croître grâce à l’appui de son père mais aussi de par son habileté personnelle.

Sa famille …

Isabel dos Santos a fait des études de génie électrique et de gestion d’entreprise à Londres (où vit sa mère Tatiana Kukanova). C’est aussi là-bas qu’elle a rencontré le congolais Sindika Dokolo, qui deviendra en 2002 son époux. Avec qui elle a eu trois (03) enfants. Elle est assez réservée comme sa mère, ainsi comme son père, elle suit l’adage « pour vivre heureux, vivons cachés ». En plus de sa demi-sœur Welwitschia aka Tchize dos Santos, Isabel dos Santos a trois (03) demi-frères :

  •         José Filomeno de Sousa dos Santos
  •         Eduardo Breno Lemos dos Santos
  •         Eduane Danilo Lemos dos Santos

Isabel dos Santos et le business …             

Isabel dos Santos déclare dans une interview « Je ne fais pas de politique, je fais du business ». Elle rajoute en disant : « Depuis que je suis toute petite, j’ai le sens des affaires ; à 6 ans, je vendais des œufs. » Contrairement à son père et son demi-frère, la politique n’est pas son dada. Avant d’assurer le poste de présidente de Sonangol (compagnie nationale angolaise des hydrocarbures), Isabel dos Santos enchaînera les postes de direction dans plusieurs entreprises cotées en bourses européennes. Isabel dos Santos détient un portefeuille d’actions bien fourni, on peut citer entre autres :

Dans les télécoms : Unitel (premier opérateur angolais), Zon (deuxième opérateur du Portugal)

  •         Dans la finance : Banco International de Crédito (BIC) quatrième banque angolaise, la Banque Portugaise d’Investissement (BPI)

Influencée par son père, elle rejoint le monde des affaires à l’âge de 24 ans, avec l’ouverture d’une des premières boîtes de nuit (le Miami Beach Club) de la capitale angolaise, Luanda. Entre la fin des années 90 et le début des années 2000, « la Princesa Isabel » (son surnom à Luanda) investit dans le diamant et la téléphonie. Elle investit ensuite dans la banque, le ciment, la grande distribution puis la bière.

La crise financière vécue par le Portugal est une aubaine pour Isabel dos Santos d’étendre son empire. En effet, elle y investit en 2008 dans le secteur de l’énergie, les banques et le pétrole. En début 2010, la montée du prix du pétrole fait croître sa fortune, faisant ainsi d’elle la première femme africaine milliardaire.

Le début des tourments …

Avec la baisse du cours du pétrole, Isabel dos Santos voit ses revenus dans ce secteur diminuer de manière significative. Par ailleurs, son père se voit contraint de céder la présidence. Dès lors, « la Princesa Isabel » n’a de cesse de défendre son père bec et ongles ; et ce, par des prises de parole via les réseaux sociaux. Apparaissant ainsi comme une opposante au successeur de son père à la présidence : João Lourenço. Après avoir dit qu’elle ne s’intéresse aucunement à la politique, Isabel de Santos déclare le 15 janvier 2019 qu’elle pourrait se présenter à la Présidence en 2022. Quelques jours plus tard, la justice de son pays la poursuit ainsi que son mari en justice. Elle est accusée de détournement de fonds, fraude, blanchiment d’argent, abus de biens sociaux, trafic d’influence et faux en écriture. Ils risquent ainsi de lourdes peines de prison. Isabel dos Santos n’a de cesse de pointer du doigt une manigance imaginée par le régime en place en vue de non seulement ternir sa réputation mais aussi retourner l’opinion publique contre elle à des fins politiciennes.

Persona non grata au Portugal …

Celle qui suscitait de la fierté auprès du peuple angolais par sa conquête d’entreprises chez l’ex colon (le Portugal), se voit dans l’obligation de se séparer des actions qu’elle possède dans les différentes entreprises situées au Portugal : elle y est devenue indésirable. Motif, elle se serait servie gracieusement dans les caisses de l’Etat angolais. De plus, le régulateur de la Bourse portugaise ouvre une enquête sur les origines de ses fonds. En somme, sa situation va de mal en pis…

Tragédie à banque …

Pour ne rien arranger, le gestionnaire de compte d’Isabel dos Santos à la banque portugaise EuroBic (ex-BIX), Nuno Ribeiro da Cunha décède. Retrouvé mort à son domicile, il avait reçu une mise en garde de la justice angolaise. L’enquête portugaise suppose un suicide.

Riposte de la Princesa …

Dans l’optique de se défendre face à l’opinion publique, Isabel dos Santos met à sa disposition une horde de communicants et d’avocats de l’occident. Elle compte porter plainte à l’ICIJ (Consortium international de journalistes d’investigation), mais aussi à ses 36 médias partenaires. Afin d’augmenter ses chances de réussite, elle a contacté le cabinet de lobbying, Sonoran Policy Group. Pour rappel, ce cabinet compte d’anciens stratèges de la campagne de Donald Trump. Tout ceci dans une optique de lui faciliter des entretiens avec des responsables politiques et judiciaires des Etats-Unis et du Royaume-Uni.

Accusée d’un détournement à hauteur de 2,1 milliards de dollars lorsqu’elle dirigeait la Sonangol, Isabel dos Santos n’a de cesse de crier à la chasse aux sorcières. Celle qui se disait uniquement femme d’affaires s’est retrouvée dans la tourmente à peine une semaine après l’annonce de sa probable candidature à la présidentielle 2022 de son pays. En un laps de temps, son monde s’est écroulé. Celle qui était appelée « la Princesa » par ses compatriotes, est devenue une fugitive à leurs yeux. Elle oscille entre Londes, Dubaï et privilégie sa nationalité russe. Le gouvernement angolais ne compte pas en rester là. En effet, le procureur général a annoncé qu’il mettra tous les moyens possibles afin de ramener Isabel dos Santos en Angola.

L’histoire de la princesse angolaise ressemble fort à un scénario de thriller américain. Cependant, il est bien clair qu’au-delà des frasques qui peuvent émailler la vie de cette dame, elle n’en demeure pas moins une brillante entrepreneure dont l’audace vaut la peine d’être saluée.

 

About The Author

CEO AfrikaTech

Comme beaucoup de personnes j’ai connu l’Afrique à travers des stéréotypes : l’Afrique est pauvre, il y a la guerre, famine… Je suis devenu entrepreneur pour briser ces clichés et participer à la construction du continent. J’ai lancé plusieurs entreprises dont Kareea (Formation et développement web), Tutorys (Plate-forme de e-learning), AfrikanFunding (Plate-forme de crowdfunding). Après un échec sur ma startup Tutorys, à cause d’une mauvaise exécution Business, un manque de réseau, pas de mentor, je suis parti 6 mois en immersion dans l’écosystème Tech au Sénégal. J’ai rencontré de nombreux entrepreneurs passionnés, talentueux et déterminés. A mon retour sur Paris je décide de raconter leur histoire en créant le média AfrikaTech. L'objectif est de soutenir les entrepreneurs qui se battent quotidiennement en Afrique en leur offrant la visibilité, les connaissances, le réseautage et les capitaux nécessaires pour réussir. L'Afrique de demain se construit aujourd'hui ensemble. Rejoignez-nous ! LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/boubacardiallo

Related Posts

Leave a Reply

Your email address will not be published.