L’écosystème de la création de nouvelles entreprises revêt un caractère paradoxal. En effet, il s’agit d’un moteur majeur de l’innovation, dont notamment les TIC. Pourtant, celui-ci est souvent confronté à une rivalité latente issue de sociétés bien établies et créées pour répondre à des besoins spécifiques. Dans un tel contexte, de nombreuses initiatives ont été lancées puis abandonnées. Une nouvelle forme d’industrie semble pourtant connaître un succès : les incubateurs.
L’incubateur ou l’émergence d’une nouvelle forme d’industrie
Les nouvelles entreprises sont considérées comme naturellement fragiles lorsqu’il s’agit de concurrencer des sociétés, évoluant depuis de nombreuses années, dans le même secteur d’activité. Dans l’optique de parvenir à un rééquilibrage concurrentiel, les pouvoirs publics se sont engagés à mettre en œuvre des systèmes publics d’appui à la création d’entreprises.
Parmi les outils mis à disposition des jeunes entrepreneurs (avantages fiscaux, programmes de formation, statuts dérogatoires, etc.), les incubateurs s’imposent comme la solution la plus complète et pérenne.
En effet, ces structures d’accueil visent à accompagner les start-ups, depuis leur création jusqu’à la fin de leur première année d’activité. En plus de 30 ans d’existence, les incubateurs sont parvenus à prouver leur efficacité. Désormais, ils sont présents dans le monde entier, à l’instar du CTIC (Centre des technologies de l’information et de la communication), incubateur numérique sénégalais.
Néanmoins, depuis quelques années, les acteurs et les modèles économiques initiaux ont évolué. Désormais l’incubation représente un métier spécifique reposant sur ses propres standards, méthodes, outils et structures professionnelles.
À l’ère du numérique, une nouvelle vague d’incubateurs est apparue, celle des incubateurs privés, ce qui complique un peu plus le paysage.
Le mode de fonctionnement d’un incubateur
Les incubateurs peuvent être assimilés à des structures d’accueil et d’accompagnement destinées aux jeunes entrepreneurs. Toute jeune entreprise ressent, à un moment ou un autre, le besoin de s’appuyer sur les compétences, le savoir-faire et l’expérience professionnelle d’entrepreneurs aguerris.
Recourir à un incubateur présente, en effet, de nombreux avantages. Les start-ups peuvent bénéficier d’un hébergement dont le coût est sensiblement inférieur au montant du loyer d’un local, d’un accompagnement pour la définition et la mise en place de leur business model, de conseils financiers, juridiques, etc., d’un soutien pour la recherche de financements, de formations, des services de base (cafétéria, secrétariat, etc.) en temps partagé, d’un appui logistique et d’une mise en relation à un réseau de partenaires. La rémunération des incubateurs s’effectue généralement sous la forme d’un pourcentage prélevé sur le capital de l’entreprise accompagnée.
Les coûts moyens
Pour bénéficier de l’aide d’un incubateur, le porteur de projet est tenu de présenter, au travers d’un dossier, sa proposition de création d’entreprise. Celle-ci doit notamment inclure un prévisionnel des financements nécessaires à la mise en place et au fonctionnement de la start-up.
Les coûts moyens pour les start-ups varient donc en fonction du type de projet qu’elles souhaitent créer et du tarif du prestataire auquel elles font appel. Quant aux budgets des incubateurs, ceux liés à l’investissement se situent, en moyenne, aux alentours des 4 millions d’euros. Les frais de fonctionnement sont estimés à 500 000 euros par an, dont un peu moins de 40 % proviennent de subventions.
Les sources de financements de l’incubateur comprennent, outre l’investissement, l’exploitation. Les revenus dont il dispose peuvent être issus des loyers des entreprises en incubation, du sponsoring, de financements publics ou privés, de revenus différés (actions ou royalties).
Conscients que le développement du continent implique de favoriser la création de PME, des organismes tels que USAID mettent en place des programmes visant à soutenir les jeunes entrepreneurs.
Les incubateurs ont de beaux jours devant eux. Les jeunes entrepreneurs ouverts aux échanges d’idées et à la collaboration seront à l’avenir les pilotes des partenariats start-ups / investisseurs (publics et privés.
Leave a Reply